Bruno Laval : "Axa XL est pleinement en ordre de marche en Europe"
INTERVIEW - Bruno Laval est directeur régional Europe pour Axa XL. 18 mois après l'acquisition d'XL Groupe par Axa, il revient sur l'activité du groupe sur le continent, les tendances tarifaires ou encore l'impact du Brexit.
Pouvez-vous revenir en chiffres sur l’activité et l'apport de la région Europe aux résultats d'Axa XL ?
L’Europe est aujourd’hui la deuxième région la plus importante pour Axa XL, en termes de primes, suivant les États-Unis. Nous y avons neuf opérations qui nous permettent de couvrir 17 marchés. Il s’agit de la région où le Groupe AXA est le mieux implanté et où la marque, historiquement, rayonne le plus. C’est donc également en Europe que le potentiel de collaboration avec les autres entités du Groupe est le plus important, qu’il s’agisse par exemple de mettre en place une solution d’assurance paramétrique en Allemagne en collaboration avec Axa Climate, de développer l’assurance santé des expatriés en Espagne avec Axa Global Healthcare ou bien d’offrir certaines de nos solutions spécialisées aux clients entreprises d’Axa France et d’Axa Suisse.
Les activités européennes d'Axa XL sont-elles aujourd'hui pleinement en ordre de marche ? (Gouvernance, équipes de souscription, lignes de business, etc.)
Notre modèle opérationnel et notre nouvelle organisation ont été présentés, négociés puis validés par les instances de représentation du personnel, les syndicats et les autorités compétentes dans chacun des pays où nous opérons en Europe. Ce processus est derrière nous et les responsables de chaque pays, de chaque ligne de business au niveau local et européen ont désormais tous été nommés. Les équipes sont en train de peaufiner leur composition dans certains pays et l’intégration totale de nos plateformes et systèmes d’information sera complétée au premier semestre 2020. Nous sommes donc effectivement pleinement en ordre de marche et en mesure d’accompagner nos clients pour les renouvellements du 1er janvier.
Quel impact le Brexit aura-t-il sur vos activités ? Comment Axa XL Europe fait-il face aux divers scénarios ? Quid des activités londoniennes ?
Afin de répondre à l’éventualité d’un « hard Brexit », XL avait - avant l’annonce de l’acquisition du groupe par Axa - entamé un processus de relocalisation du siège social de sa principale entité légale européenne, XL Insurance Company SE, de Londres vers Dublin. Nos clients européens resteront donc couverts, sans interruption. Plusieurs entités légales restent domiciliées à Londres, pour nos activités au Royaume-Uni et sur le marché de Londres.
Au-delà de l’aspect juridique, nos clients cherchent de plus en plus - sans doute en réponse à l’incertitude liée au Brexit - à parler de leurs risques avec des experts locaux et à couvrir leurs risques localement, en particulier pour certains risques auparavant assurés via le marché londonien. C’est l’une des raisons pour laquelle nous avons lancé la gestion de crise en France et le risque politique et de crédit en France et en Espagne ces dernières années.
Quels sont votre pilotage tarifaire et votre appétit de souscription dans un marché des grands risques qui se tend actuellement ?
Le redressement des termes et conditions tarifaires de nos contrats n’est pas nouveau mais la tendance se renforce effectivement. Notre position est claire : pour continuer à offrir à nos clients et à nos courtiers une offre cohérente et un accompagnement sur-mesure de manière pérenne, nous devons réévaluer nos prix et appétits dans certaines lignes. Ceci étant dit, nous ne procédons pas à l’aveugle mais de manière adaptée à la situation de secteurs ou segments très spécifiques, ainsi qu’au cas par cas en fonction des risques de chaque client.
Avez-vous envisagé à travers l'Europe de cesser de souscrire certains risques ou de stopper certaines activités à l'instar d'autres compagnies ?
Nous n’abandonnons pas de lignes de souscription. Nous sommes certainement plus sélectifs dans certains domaines que dans d’autres, c’est notamment le cas pour les lignes dans lesquelles les risques ont non seulement évolué mais également où la sinistralité a considérablement augmenté. C’est le cas, par exemple, pour la D&O pour les grands comptes. Encore une fois, cette discipline de souscription est nécessaire pour continuer à accompagner nos clients sur le long terme.
Quels sont aujourd'hui les axes d'amélioration (par pays et par lignes de business) que vous souhaitez engager pour Axa XL Europe ?
En Europe, la France et l’Allemagne sont nos deux pays les plus importants en termes de primes. Sur ces marchés, nous sommes dans une logique de consolidation de notre portefeuille sur les grands comptes et sur les programmes internationaux, pour lesquels nous disposons désormais d’un réseau parmi les plus étendus du marché. Nous cherchons également à nous développer sur le segment des ETI, là où nous avons de la valeur à apporter, c’est-à-dire pour les entreprises qui ont des risques complexes, spécialisés ou internationaux.
A travers la région, l’un de nos principaux objectifs est de collaborer de manière efficace avec le reste du groupe afin de mieux accompagner nos clients et nos courtiers, et de leur apporter des solutions auxquelles ils n’avaient auparavant pas accès. Enfin, nous cherchons également à nous développer encore davantage sur les risques de spécialités qui présentent une forte opportunité de développement sur le continent.
Nous consacrons nos efforts à renforcer et consolider la pérennité de notre position de leadership en Europe. Nous avons plein de bonnes raisons d’affronter l’avenir avec sérénité et détermination.
À voir aussi
Clément Michaud : "En assurances collectives, nous pouvons aller plus loin"
Axa XL : Denis Bousquet nommé global CUO pour le spatial
SPVie : "Nous nous sommes refinancés à hauteur de 50M d'euros"
Éric Chancy : "L’UMR multiplie ses partenariats externes"