Captives : Lactalis et Atlantic dans les starting-blocks
Selon nos informations, le géant laitier Lactalis et le spécialiste du confort thermique Atlantic ont créé leurs propres captives de réassurance. Les structures juridiques « Groupe Atlantic Ré » et « Sorelac » attendent désormais leur agrément ACPR.
Alors que le collège de supervision de l’ACPR vient d’agréer sur le marché français la captive de réassurance Publicis Ré, d’autres industriels ont aussi fait le choix de développer leur véhicule captif en France, et ce malgré un contexte administratif et fiscal incertain.
Selon nos informations, les groupes Lactalis et Atlantic ont chacun créé durant l’été leurs propres captives : deux structures juridiques nommées respectivement « Sorelac » et « Groupe Atlantic Ré ».
Du côté de Sorelac, Michel Peslier a été nommé président du conseil d’administration, quand Hervé Bouchet (le directeur des affaires juridiques de Lactalis), est directeur général et Nicolas Incarnato (directeur des risques du groupe) directeur général délégué. Toujours selon nos informations, si Bessé est le courtier historique du géant laitier, ce dernier se serait rapproché de PwC pour le dépôt de la demande d’agrément et aurait fait appel à un nouvel entrant, le cabinet indépendant SRS (Strategic Risk Solutions) pour la gestion de ce véhicule.
Concernant cette fois le spécialiste du confort thermique, c’est Damien Carroz (directeur fusac au sein du groupe), qui a été nommé président du conseil d’administration de Groupe Atlantic Ré. À ses côtés, Philippe Redon (l’actuel DAF) en est le directeur général. Le géant vendéen du CVC (chauffage, ventilation, climatisation), serait pour sa part accompagné de 2RS (Risk & Reinsurance Solutions, filiale de Diot-Siaci) pour le conseil, le dépôt de demande d’agrément et la gestion.
Impatience de certains industriels
Désormais, si ces deux captives attendent l’agrément de l’ACPR pour opérer sur le marché, le choix de domicilier ces structures juridiques en France envoie pour certains observateurs avisés un message positif. « Les sujets fiscaux mis à part, installer sa captive en France permet pour un groupe tricolore une plus grande facilité opérationnelle de gestion. Cela permet de mobiliser plus facilement les membres du comité de direction sans être obligé de se déplacer au Luxembourg par exemple. De plus, force est de constater que l’ACPR est aujourd’hui plutôt réactive et compétente sur ces sujets », fait valoir un spécialiste ART du marché.
A contrario, d’autres opérateurs s’interrogent. « Certains grands groupes français se sont trop longtemps impatientés pour finalement domicilier leurs structures au Luxembourg ces derniers mois. Même si pour des questions d’image le choix de monter sa captive en France peut s’entendre et il ne faudrait pas que les derniers agréments viennent refreiner les travaux engagés par le gouvernement sur un modèle de captives à la française. Les sujets de provision d’égalisation et de principes de proportionnalités demeurent importants », explique pour sa part un assureur du marché.
Selon plusieurs spécialistes, plus d’une vingtaine de projets de captives d’industriels français sont à l’étude en ce moment et « il reste encore de très beaux grands groupes sans captives », lâche un courtier . L’an dernier, plusieurs mastodontes comme Vinci ou Géodis avaient fait le choix de domicilier leurs captives au Luxembourg.
À voir aussi
Eiopa : Ouverture d'une consultation sur la surveillance des captives
Captives de réassurance : Sorelac obtient son agrément
Captives : SRS pose ses valises en France