Chronique : L'assurance-vie présente un faible risque pays/secteur
Selon l’évaluation de Standard & Poor’s Ratings Services, le secteur de l’assurance vie en France présente un “faible risque” pays/secteur (ou “IICRA” : Insurance Industry and Country Risk Assessment).
Cette évaluation combine notre opinion selon laquelle le risque pays est “faible” et le risque sectoriel “intermédiaire”. Elle se situe en bonne position sur une échelle de risque à six niveaux : de “1- risque très faible” à “6- Risque très élevé”, et à un niveau identique aux marchés autrichien, anglais ou américain, par exemple. Elle se compare favorablement au marché allemand, qui présente un risque "intermédiaire" du fait des taux garantis plus élevés. Elle est également mieux positionnée que le marché italien, qui présente un risque "modéré", lié selon nous à de faibles perspectives de croissance et à un risque lié au système financier que nous considérons comme élevé.
Sur la rentabilité du secteur, nous pensons que la résilience des résultats – liée à la maturité du marché et à la diversité des branches - contre-balance l’intensification de l’environnement concurrentiel, les règles contraignantes de partage des marges avec les assurés et l’environnement persistant de taux bas. La faiblesse des taux garantis en France – 1% en moyenne sur le stock, 0% sur les affaires nouvelles – contribue selon nous fortement à la résilience des marges. Elle se compare favorablement aux pays voisins comme l’Allemagne - 3% en moyenne sur le stock, 1.75% sur les affaires nouvelles- ou la Belgique - environ 1.5% sur les nouveaux contrats individuels et 2% sur les contrats groupe.
L’environnement concurrentiel reste néanmoins difficile, et incite les assureurs à allouer aux assurés une part plus importante de leurs rendements financiers que ne l’exige le minimum réglementaire. De plus, compte tenu des taux d’intérêts faibles, les rendements financiers des assureurs devraient mécaniquement baisser, réduction que nous estimons à environ 20 à 50 points de base par an au cours des deux à trois prochaines années.
Le marché français de l’assurance-vie inclut une offre diversifiée de prévoyance, santé, et d’assurance emprunteurs. Ces segments représentent dans leur ensemble une source significative de marge pour le marché dans l’ensemble, ce qui attise l’appétit des assureurs à y accroître leurs parts de marché. La nouvelle réglementation ANI – Accord National Interprofessionnel – pourrait toutefois rebattre les cartes en assurance santé et accroitre davantage la concurrence entre acteurs sur ce segment au cours des trois prochaines années.
Virginie Crépy, Directrice pour le secteur Assurance Standard & Poor’s
À voir aussi
Chronique : Des mouvements sur la note des filiales de MetLife
Chronique : Les risques "secteur" et "pays" considérés comme faibles