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Chronique : Pourquoi un assureur peut-il être mieux noté que le souverain ?

mardi 4 mars 2014
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Cette chronique de Merryleas Rousseau, Associate Director Insurance chez Standard and Poor’s, revient sur la notation des assureurs face aux notes des dettes souveraines auxquels ils sont exposés. L’agence explique les raisons de ces notations, parfois deux crans au-dessus des notes des dettes nationales pourtant fortement détenues par ces organismes.

Standard & Poor’s a révisé les notes de plusieurs assureurs suite à l’entrée en vigueur, le 19 novembre 2013, de nouveaux critères concernant la notation des entreprises au-dessus du souverain auquel elles sont fortement exposées. Le 20 février 2014, nous avons relevé à "A-/Stable" les notes de Mapfre et de Nacional de Reaseguros (trois crans au-dessus du souverain dans les deux cas) et de Irish Life Assurance (un cran au-dessus). La note de Santam a été affirmée à "A-/Negative", deux crans au-dessus de la note en monnaie étrangère de l’Afrique du Sud. Deux assureurs maintenus sous Surveillance Négative, Generali ("A-") et le groupe polonais, PZU ("A").

La principale nouveauté de ces critères est l’introduction d’un "stress test" pour simuler l’impact qu’un défaut du souverain pourrait avoir sur les actifs de l’assureur, son taux de rachat et ses résultats de l’année en cours. Nous appliquons le "stress test" à tout assureur dont la note serait plus élevée que celle du pays auquel il est fortement exposé. En général, nous estimons qu’un assureur est fortement exposé au risque souverain lorsque ses investissements consolidés se situent à plus de 25% du souverain. Toutefois, nous pouvons appliquer le test dans certains cas, même si l’exposition des actifs au pays en question est inférieure à 25%. L’assureur est réputé avoir passé le test lorsque sa marge de solvabilité réglementaire est positive et lorsque son ratio de liquidité reste supérieur à 100% après test. Nous prenons aussi en compte l’éventuel impact des plans mis en place par l’assureur et qui seraient activés par l’exécutif afin de limiter l’impact des pertes liées à un défaut du souverain. Les plans que nous prenons en considération sont ceux formellement approuvés par le conseil d’administration de l’assureur. De plus, l’assureur doit démontrer ses intentions et sa capacité de pouvoir l’exécuter, même en période de crise. Les assureurs qui passent le test peuvent être notés au-dessus du souverain, dans la limite de leur note intrinsèque (avant test souverain). La note d’un assureur peut aller jusqu’à quatre crans au-dessus de celle du souverain pour les assureurs non-vie et jusqu’à deux cran pour les assureurs vie. Nous considérons que les assureurs vie, ou majoritairement vie, sont plus sensibles à une augmentation du risque souverain. Nous limitons donc leur notation à deux crans de différence.

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