Coronavirus : L’assurance automobile à la demande sort du bois

lundi 30 mars 2020
Image de Coronavirus : L’assurance automobile à la demande sort du bois

Alors que la majorité du parc automobile est à l’arrêt, Wilov, start-up qui propose une assurance automobile à la demande, revendique la pertinence de son modèle.

Pierre Stanislas, fondateur de Wilov, propose des offres d’assurance auto à la demande. « L’assurance pay when you drive permet d’économiser jusqu’à 50% de sa prime d’assurance en période normale pour les personnes qui roulent environ 10 jours par mois. Si vous ne conduisez pas, vous payez pour les autres. Cela n’a pas de sens de payer une assurance plein pot. Dans cette période de confinement provoquée par le coronavirus, l’assurance à l’usage démontre toute son utilité », déclare-t-il.

La start-up qui emploie 6 conseillers commerciaux se vante d’avoir eu « zéro interruption de service », grâce à ses outils de travail disponibles sur le cloud. Wilov a un modèle de souscription phygital, avec un premier contact en ligne et un deuxième contact en visio-conférence, alors que « les assureurs qui ont un réseau physique ont été contraints d’appliquer le chômage partiel », selon le fondateur de Wilov. Pierre Stanislas rapporte que les assureurs classiques ont connu une baisse de souscription de l’ordre de 50 à 80% suite au coronavirus, en ce qui concerne le nombre de demandes de devis reçues.

Hausse des parts de marché

Wilov, de son côté, a accusé une baisse ponctuelle au moment des annonces du président Emmanuel Macron, mais quelques jours après, le volume commercial est revenu au rythme habituel. Même si la start-up n’a pas connu de hausse d’activité significative, « en parts de marché, nous sommes en hausse car nos concurrents ont fortement ralenti l’activité », se réjouit Pierre Stanislas.

Créée en 2017, Wilov ne souhaite pas communiquer son volume d’affaires mais uniquement un taux de croissance mensuel à deux chiffres. « Nous allons communiquer quand on atteindra les 100.000 clients. Nos 1.200 commentaires dans l’Apple Store et la note de 4,8 de notre application démontrent parfaitement la pertinence de notre modèle », insiste Pierre Stanislas. Les affaires conclues grâce au « bouche à oreille » sont passées de 40% avant la crise à 50% en période de confinement, selon Wilov. « Nos clients satisfaits parlent de plus en plus de notre solution », affirme Pierre Stanislas.

Les clients de Wilov roulent en moyenne 10 jours par mois. Ils paient un forfait mensuel fixe et un forfait 24h de conduite pour les jours où la voiture roule. Le modèle a été conçu pour faire face au risque, y compris en cette période de confinement pendant laquelle il y aura forcément moins d'accidents. Pierre Stanislas confirme en revanche que pour les assureurs automobile classiques, cette période est « extrêmement lucrative » puisque les primes annuelles d'assurance ont été calculées en fonction d'une sinistralité potentielle beaucoup plus élevée.

Installer la marque Wilov

Wilov a été approché par des assureurs pour faire du partage du risque, par certains courtiers qui ont vu leurs clients résilier leur contrat pour rejoindre Wilov et même par des banques digitales. « Nous n’avons pas accepté ces propositions car nous souhaitons développer notre marque et avoir la main sur l’expérience client. Nous sommes en revanche ouverts à l’open insuring. Nos produits sont complètement apéisés. Nos clients pourront utiliser leurs données s’ils le souhaitent pour, par exemple, agréger toutes leurs données assurantielles au sein d’une application. Nous pourrions aussi imaginer de retrouver les données de conduite de nos assurés ailleurs, ou bien d'offrir la possibilité de souscrire à notre assurance ailleurs », illustre Pierre Stanislas. Wilov a actuellement deux projets en état de proof of concept (POC) en test privé pour un lancement prévu en cours d'année.

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