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Coronavirus : Planète CSCA lance un observatoire de la trésorerie des courtiers

lundi 25 mai 2020
Image de Coronavirus : Planète CSCA lance un observatoire de la trésorerie des courtiers

Après trois vagues d’enquêtes successives sur la mobilisation de la profession durant le confinement, Planète CSCA va lancer un observatoire de la trésorerie des courtiers. Le syndicat veut ainsi mesurer concrètement l’impact de la crise du coronavirus sur la santé financière des cabinets.

Planète CSCA vient de rendre les résultats de trois vagues d’enquête lancées successivement ces dernières semaines (10 avril, 24 avril et 7 mai) auprès de ses adhérents et qui ont comptabilisées 1.900 répondants au total.

Concernant l’activité et l’organisation des cabinets de courtage durant la période de confinement, le syndicat indique que la demande de décalage du paiement des primes et cotisations est le principal point de préoccupation des cabinets de 50 salariés et plus. Pour les courtiers de moins de 50 salariés, c’est le sujet des pertes d’exploitation sans dommage qui arrive en tête des préoccupations (pour 71,30%).

Au sujet du télétravail, 37,34% des entreprises de 1 à 50 salariés ont recours au télétravail pour 100% de leurs effectifs, contre 40% des entreprises de 50 salariés et plus.Ces chiffres augmentent pour les entreprises dont une partie seulement de l’effectif est en travail à distance. « Les sujets qui préoccupent les courtiers portent sur l’absence de prospection, les retards de paiement des primes par les clients, la perte de clients et la baisse des commissions », indique Planète CSCA.

PGE et activité partielle

Pour les recours aux dispositifs gouvernementaux, la part des cabinets de courtage de 50 salariés et plus qui pensent avoir recours aux dispositifs gouvernementaux s’établit à 72% contre 63% pour les entreprises de 1 à 49 salariés et 30% pour les cabinets sans salarié. « Si 22% des entreprises interrogées déclarent avec fait une demande de Prêt Garanti par l’Etat, les résultats sont très hétérogènes en fonction de la taille de l’entreprise : 14% des entreprises sans salarié /30% des entreprises de 1 à 49 salariés / 10% des entreprises de 50 salariés et plus », note le syndicat, qui constate la même hétérogénéité dans l’obtention du PGE, avec un taux global à 74%.

Au sujet du recours à l’activité partielle, on apprend que parmi les 64% d’entreprises de 1 à 49 salariés, ayant / souhaitant bénéficier des mesures de soutien immédiates, 51% ont eu recours ou envisagent de recourir à l’activité partielle. « Pour la catégorie des entreprises de 1 à 50 salariés, 38% d’entre elles ont même placé 100% de leurs effectifs en activité partielle », précise Planète CSCA.

Enfin, sur la question du déconfinement et des mesures prises par les cabinets après le 11 mai, « très majoritairement, les entreprises vont maintenir le télétravail », puisque 70% des courtiers avec 1 à 50 salariés et 95% de ceux avec 50 salariés maintiendront le travail à distance de leurs équipes. « Les entreprises de 1 à 50 salariés maintiennent le 100% télétravail pour 32% d’entre elles ». Plus de 70% des entreprises qui avaient fermé leurs locaux pendant le confinement envisagent le retour de leurs salariés ou d’une partie d'entre eux dans l’entreprise depuis le 11 mai. 93% des courtiers ont également indiqué avoir mis en place des mesures sanitaires, dont 78% déclarent inspirées des préconisations formulées par la branche professionnelle.

Observatoire de la trésorerie

Dans la foulée de ces résultats, Planète CSCA a décidé de lancer un observatoire de la trésorerie des cabinets de courtage. « Au fil des mesures annoncées d’une part par le gouvernement et d’autre part par les assureurs, nous avons constaté des effets négatifs sur la trésorerie des courtiers dès le mois de mai avec de futures conséquences sur la rotation des portefeuilles en fin d’année », explique Bertrand de Surmont, président du syndicat. « Même si nous discutons régulièrement avec Bercy, nous considérons que les dispositifs mis en place aujourd’hui ne sont que peu ou pas accessibles au courtage et ne prennent pas en compte les spécificités de la profession ».

Cet observatoire mensuel et qui s’étalera jusqu’à la fin du premier trimestre 2021, permettra notamment au syndicat d’objectiver et de suivre en détail l’évolution de la trésorerie des cabinets et l’impact des mesures prises ces dernières semaines.

« Nous commençons à sentir une réelle crispation sur le terrain. Nous avons écrit aux principales compagnies en leur expliquant que les masses financières allouées pour la reprise étaient mal fléchées. Tous ces gestes pour les clients pèsent sur le courtage. Les cabinets ne comprennent pas pourquoi au sein d’une même compagnie il existe des traitements différenciés entre leurs réseaux. Nous avons l’impression que le courtage est une nouvelle fois laissé de côté et les assureurs ne peuvent pas commettre sciemment cette erreur. Nous sommes actuellement en discussion avec les compagnies pour trouver une solution », indique ensuite le président du syndicat.

L'avenir des courtiers de proximité

Si le sort de certains courtiers inquiète Planète CSCA, ce futur observatoire sera surtout un moyen de suivre de près le petit courtage, particulièrement vulnérable. « En dehors de toute crise, les courtiers de proximité se sentent déjà démunis. Ces problèmes de trésorerie entraînent de nouvelles difficultés, notamment avec les clients directs. Les annonces de compagnies ne sont pas au rendez-vous. Nous devons donc suivre cela de près », indique pour sa part Christophe Hautbourg, directeur général de Planète CSCA.

« Il est encore trop tôt pour chiffrer les conséquences de cette crise, mais les chiffres d’affaires vont baisser et les renouvellements du 2e semestre s’annoncent compliqués. C’est en quelque sorte l’heure de vérité pour le courtage de proximité. Si le modèle résiste, ce sera un signal fort qui prouve la résilience d’une profession dont on annonce régulièrement la disparition depuis des années. In fine, tout n’est pas négatif. Cette crise aura mis un peu plus en avant encore la nécessité et l'intérêt du devoir de conseil, et donc l’importance du courtier dans la vente d’un contrat d’assurance », conclut ce dernier.

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