La Mutuelle générale de la police (MGP) a enregistré depuis le début de l’année entre 9 et 10 millions d'euros d’économies sur les dépenses de santé. Son président Benoît Briatte conteste toutefois la taxe Covid.
Depuis le début de l’année, la MGP a versé entre 9 et 10 millions d’euros de prestations santé en moins, sur un total de 168 millions de cotisations encaissées en 2019. En effet, le confinement a eu un impact à la baisse sur les dépenses de santé au printemps 2020. Cependant, la MGP considère que cet argent revient aux adhérents. « Nous pensons que la taxe Covid n’est pas la meilleure des manières pour aller chercher de l’argent auprès des organismes complémentaires, indique Benoît Briatte, président de la MGP. Cette taxe est une mesure macro-économique qui s’applique à tous les organismes de la même façon, quelles que soient les économies réalisées pendant la crise ou les mesures de solidarité adoptées. C’est une mesure généraliste, comme le confinement qui s’est imposé à tous. La deuxième vague de l’épidémie prouve qu’il est plus pertinent d’adopter des mesures au niveau local, en fonction de la situation de chaque région. De même, nous pensons qu’il serait plus pertinent de faire un bilan organisme par organisme en juin 2021, sur les économies, les dépenses, le rattrapage des soins, la portabilité, les impayés… ».
Parmi l’ensemble des organismes complémentaires, les mutuelles de la fonction publique sont celles qui s’en sortent le mieux face à la crise, admet Benoît Briatte, comparé aux institutions de prévoyance, par exemple, plus présentes sur le marché collectif. En effet, les mutuelles de fonctionnaires ont continué à percevoir les cotisations depuis le début de la crise et ont bénéficié de la baisse des prestations.
Face au déficit de 44,4 milliards d’euros de la Sécurité sociale en 2020, Benoît Briatte propose de créer un impôt Covid qui s’imposerait à tous les Français à parts égales, au lieu d’une contribution exceptionnelle qui s’impose uniquement aux personnes ayant une complémentaire santé.
Concernant la progressivité de cette contribution (1 milliard en 2020 et 500 millions en 2021), Benoît Briatte est de l’avis de payer en une seule fois et de l’imputer uniquement sur le chiffre d’affaires de 2020, car « le chiffre d’affaires 2021 sera complètement déconnecté de l’évènement Covid ».
Benoît Briatte souhaiterait pouvoir allouer les 9 millions d'euros de prestations non versées par la MGP cette année sous forme de provision pour sinistres à payer (PSAP). Cela permettrait à la mutuelle d’anticiper un éventuel rattrapage des soins sur l’année 2021. En revanche, son commissaire aux comptes préconise d’intégrer ces 9 millions d’euros dans le résultat 2020 de la mutuelle. « Nous ne comprenons pas les consignes du collège des commissaires aux comptes. Cela nous oblige à payer des impôts deux fois, une fois sur le chiffre d’affaires au travers la taxe Covid et la deuxième fois sur le résultat de l’année », conclut Benoît Briatte.
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