Dommages : Différenciation des tarifs et percée de la bancassurance

jeudi 28 août 2014
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Le baromètre annuel de Facts and Figures révèle que les bancassureurs sont conquérants et rentables sur le dommage. Et que les tarifs, en légère hausse globalement, seront différenciés.

Depuis quelques années, la bancassurance avance sur le terrain de l'assurance des dommages. Un constat mis en lumière par le dernier baromètre du cabinet Facts and Figures*, qui s'attarde cette fois sur la comparaison des productions et de la rentabilité du secteur, en fonction des acteurs. Premier indicateur, en parts de marché, la bancassurance réalise une progression constante de 0,50 depuis 2010, passant de 13 à 14% en trois ans. Sur le long terme, la croissance est encore plus sensible, avec le passage, de 2004 à 2012, d'une part de marché en chiffre d'affaires de 9,1 à 14%.

Le constat de Cyrille Chartier-Kastler est sans appel : les bancassureurs dominent le marché de l'assurance habitation, sur lequel ils parviennent à être rentables. Selon les évaluations de Facts and Figures, la croissance est portée à 565.000 affaires nouvelles nettes en 2013. La moyenne, de 2010 à 2012 montre également une croissance moyenne supérieure à 500.000 contrats par an, en gain net.

La relative simplicité des contrats MRH, additionné aux contacts avec les clients lors des achats de crédits, permet à la bancassurance de tirer son épingle du jeu. Et de le faire avec une tarification qui semble plus adaptée aux enjeux de la branche.

Ainsi, le résultat technique est tout simplement trusté par la bancassurance en habitation, alors que la part de marché en chiffre d'affaires est de 16,1%. Pour Cyrille Chartier-Kastler, c'est la preuve d'une bonne segmentation des risques et d'une tarification réussie. A la différence des autres entités, qui sont elles affectées par des contrats lourdement déficitaires de nature à impacter la rentabilité de toute la branche.

La prédominance est moins forte en assurance auto, où les MSI conservent une large avance en termes de contrat et de chiffre d'affaires, notamment portées par Covéa, (20,9% des contrats). Les bancassureurs se distinguent toutefois par l'accélération des affaires nouvelles. En moyenne sur 3 ans (2010-2012), les bancassureurs captent 39,2% des affaires nouvelles. Surtout, quelques acteurs sortent du lot. C'est le cas notamment de la Banque Postale, qui enregistre un gain net de 69.000 contrats en 2013, avec une moyenne 2010-2012 de... 71.555 contrats par an ! Chez les mutuelles sans intermédiaires, seule la Maaf a tenu la cadence en 2013, du fait de sa politique tarifaire.

En termes de tarifs justement, Facts and Figures anticipe une hausse modérée en moyenne. Du fait tout d'abord... d'un changement de communication. "Le consommateur ne veut pas de hausses de tarifs importantes" explique Cyrille Chartier-Kastler. "La hausse moyenne devrait disparaître pour des tarifs plus ciblés" détaille-t-il encore. De fait, entre les bons risques qu'il faut conserver et les contrats victimes "d'une mauvaise tarification" qui doivent être redressés, les marges de manœuvre sont limitées et les possibilités nombreuses. Facts and Figure imagine une stabilité des tarifs auto ou une hausse limitée à 2%. La Matmut a dores et déjà annoncé sa volonté de geler ses tarifs, la Maaf vient de le faire également. Les "mauvais risques" pourraient se voir imposer des hausses fortes, ou, plus simplement des résiliations. Enfin, pour Cyrille Chartier-Kastler, il n'y aura pas d'effet loi Hamon. "La vraie révolution c'est la fin de la tacite reconduction. Je ne pense pas qu'il y aura d'impact sur le taux de résiliation", affirme-t-il. De fait, les taux de chute, mis à part dans les MSI, sont déjà assez élevés, au delà de 10%, la rotation du portefeuille est assez classique.

En MRH, le fondateur de Facts and Figures parle là encore de segmentation, à l'image de ce qu'ont réussi à faire les bancassureur. Avec des hausses limitées pour les bons risques entre 1 et 2%, le "gros du portefeuille" subissant des hausses de 3 à 4% et un effet plus fort sur les risques déséquilibrés. Quitte, là encore, à résilier purement et simplement les affaires non rentables.

* Dans sa méthodologie, Facts and Figures compte en dommages les biens et responsabilités

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