Le Black Friday du 23 novembre dernier a rappelé que la fibre environnementale avait bien du mal à résister aux pulsions consuméristes entretenues par des rabais alléchants. Pourtant, changer de téléviseur, d’ordinateur ou refaire une partie de sa garde-robe est loin d’être neutre pour l’environnement. Le rapport bisannuel de l’Université des Nations Unies sur les déchets électriques et électroniques parle de 45 millions de tonnes de déchets générées dans le monde en 2017 provenant de petits et gros appareils et autres ampoules. Seuls 20% ont été recyclés. Le reste est stocké ou incinéré.
à lire les sondages une large majorité de la population semble pourtant s’accorder sur l’urgence de la situation, mais visiblement pas sur les moyens pour en sortir. Le mouvement des gilets jaunes a ainsi cristallisé les passions entre les automobilistes et les partisans d’une mobilité plus éco-responsable, avant de s’étendre à des revendications plus confuses. L’emploi et le pouvoir d’achat demeurent, de fait, les principaux sujets d’inquiétude.
De leur côté, les gouvernements sont confrontés à une équation qui semble inextricable : la gestion de la dette publique et la gestion de la dette environnementale que nous laisserons à nos enfants. Et ce qui devrait être un sujet d’union nationale, voire mondiale, se transforme en joutes politiques ou en batailles rangées menant à la vacuité d’actions collectives d’envergure. Or, rappelons que la nature a horreur du vide.
Pendant ce temps-là, la fréquence des catastrophes naturelles s’amplifie, tout comme leur intensité. Harvey, Irma, Maria, les inondations dans l’Aude, les typhons au Japon ou encore les incendies en Californie. « Les plus meurtriers », « le plus puissant jamais enregistré », lit-on, avec, à chaque fois, la même émotion. Puis la vie reprend son cours, comme si rien ne s’était passé. Cette culture de l’efficacité entretenue par nos modes de vie occidentaux a finalement renforcé une vision court-termiste incompatible avec les enjeux en cours.
Qu’elle semble loin la COP 21 qui avait abouti à « un accord universel » sur le climat. La maison continue de brûler et nous continuons de détourner le regard. à l’heure où l’on dénonce des élites déconnectées de la réalité du peuple, j’ai peine à voir le peuple déconnecté de la réalité de notre bonne vieille planète. Et je m’inclus dedans, même si je tente, à mon humble niveau, de changer.
Et les assureurs dans tout ça ? Et bien, ils prennent la voie de l’investissement vert. Jamais je n’aurais cru écrire ça un jour, mais dans le cas présent, nous devrions suivre leur exemple. Certes ils peuvent surement faire mieux et plus vite pour la transition écologique, mais ils ont au moins le mérite d’avoir ouvert une brèche à grands coups de dizaines de milliards d’euros. Se désengager du charbon est une première étape, mais non suffisante. Il faut aller plus loin, car à jouer avec le feu contre Dame Nature nous allons tout perdre.
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