Edito : Coup de chaud sur quelques sujets « assurance »
Qu'il fait chaud. Chaud sur le marché de l'assurance agricole, chaud sur celui de la dépendance, chaud sur l'assurance-vie, chaud enfin sur les relations entre les assureurs, le gouvernement et les pouvoirs publics. Les éleveurs sont mécontents. Ils sont surtout au bord de la ruine. Nourrir les animaux devient plus coûteux que ce qu'ils peuvent en espérer lors de la revente. Paradoxe dramatique du monde des affaires que vivent les agriculteurs avec cette sécheresse. Groupama, premier assureur et Crédit Agricole, premier banquier du monde rural ce sont donc vus invités par le ministre pour en parler. Ils ont été tancés à longueur de dépêches de faire preuve de solidarité, mais ce terme n'a pas d'équivalent dans le monde de la finance et des affaires. Et pour tout dire, il ne résonne même pas aux oreilles desdits éleveurs rencontrés en fin de conférence de presse au ministère.
La solidarité, celle là même qui ne joue plus en terme de dépendance. Clairement, il est appréciable de voir que pour la dépendance, le recours à la solidarité est demandé par les Français. Lundi 30 mai, des syndicalistes CGT ont même manifesté pour exiger la prise en charge par la Sécu de la dépendance. Quelle que soit la forme finale de la réforme, il paraît inévitable de voir l’État se porter au secours de la dépendance des Français.
Les Français qui ne bouderaient plus l'assurance-vie. Dans les couloirs de certains assureurs, il se murmure que ça pourrait repartir. Bien. L'AFA, en livrant ses chiffres pour le mois d'avril, semble également tabler sur « une stabilité » du marché pour 2011. Et bonne nouvelle, les UC vont très bien. Dans le marasme des premiers mois de l'année, les unités de compte sont parvenues à relever la tête et grignotent des parts de marché sur les fonds en euros. Lesquels devraient subir de plein fouet une nouvelle hausse de la rémunération du livret A, pressentie pour les mois qui viennent.
Les mois qui viennent devraient également livrer une évolution à observer très finement sur le secteur optionnel. La Mutualité a reçu mandat, Frédéric Van Roekeghem, le président de l'Assurance Maladie ne veut plus des dépassements d'honoraires, tout le monde est prêt à prendre le problème à bras le corps et même Xavier Bertrand est entré dans le jeu. Derrière ces bonnes intentions, il reste quelques blocages, dont notamment les principaux intéressés, les chirurgiens, obstétriciens et anesthésistes. En période électorale, c'est une population à ménager. Le climat pourrait donc se rafraîchir...
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