Le mois de juin est un mois traditionnel de mariages, parce qu'il fait beau, parce que les invités ne sont pas encore partis en vacances, parce que les résultats sont bons ou parce qu'ils ne sont pas bons. Il en est forcément de même pour les fiançailles puisque ça laisse un an pour préparer le mariage.
Le 26 juin, le conseil d'administration de la Mutuelle Générale (MG) s'est réuni et a étudié les dossiers puis a décidé de se laisser un peu de temps supplémentaire car le conseil "considère au regard de la qualité et de la richesse des deux dossiers étudiés et compte tenu de l’importance des enjeux stratégiques et économiques de ce partenariat, qu’une instruction complémentaire des propositions est nécessaire pour prendre une décision définitive".
Avant de prononcer les fiançailles, il s'agit de bien connaître le futur groupe avec lequel s'unir. La Mutuelle Générale entretient cette constance dans ses projets de rapprochements, de ne pas faire simple. Et elle n'est pas forcément fautive, elle est parfois victime de ces reports. Rendez-vous au 3 septembre, donc. Septembre, la rentrée, une saison importante pour des acteurs de la santé, une période cruciale de relance de l'activité. Surtout avec le passage à une complémentaire santé pour tous les salariés dès janvier 2016.
Dans les fiançailles des organismes du secteur de l'assurance – et ce quelque soit le code – la date de passage devant M. le Maire ACPR ne doit plus trop tarder, car Solvabilité II guette et qu'après, ce sera sûrement un peu tard. Pas encore trop tard, mais bien tard tout de même. D'autres cas apparaîtront très prochainement, sans aucun doute, pour illustrer ce propos, tant la concentration semble inévitable dans le secteur.
Du secteur il fut question mercredi avec la sortie du fraîchement réélu président de la FFSA, Bernard Spitz. Parmi les thèmes présentés, l'explosion des sinistres en auto et habitation a fait son effet. Certains confrères de titres généralistes n'ont pas hésité à faire des assureurs les pourvoyeurs de statistiques pour conforter la montée de la délinquance. Du côté de la FFSA, le message était plutôt : "Attention prudence, l'assurance ne peut pas tout encaisser".
De là à imaginer que les tarifs augmenteront en auto et habitation dans les prochains mois, il n'y a qu'un pas qui fut franchi et qu'il fallut rattraper. Ceci nous semble tellement évident, à la vision des chiffres déjà mauvais en 2013 et qui sont, à mi-parcours 2014, quasiment au même niveau. Mais le savoir est une chose et le dire en est une autre que les instances de l'assurance ne sont pas prêtes à franchir. Et il est facile de comprendre pourquoi, après l'enquête de 2010 sur la réalité d'un besoin d'augmenter les tarifs, diligenter par le gouvernement de l'époque sous pression des parlementaires.
Hasard du calendrier, Swiss Re annonçait un ralentissement de l'assurance dans le monde, avec une hausse limitée des primes. Le chiffre d'affaires global dépasse les 4.641Mds de dollars, ce qui n'a pas vraiment d'équivalent tant le chiffre est démesuré. Rapporté à la population de la planète, c'est un peu comme si chaque habitant avait versé 1,69 dollars par jour au secteur de l'assurance. Ca ne fait pas lourd pour un mariage, mais c'est beaucoup pour une bonne partie de la planète.
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