Retour sur un remaniement qui se fait sans aucune assurance de réussite, mais avec beaucoup d'espoirs mutualisés.
La goutte d'eau des élections municipales aura donc fait déborder le vase du gouvernement. Ce trop plein de mécontentement, cristallisés depuis des mois autour d'un gouvernement élargi, féminisé, bigarré des courants politiques qui composent "la gauche", apporte donc un changement, dès maintenant, de composition de l'équipe dirigeante.
Et voici Manuel Valls, ancien maire d'Evry, ville nouvelle et préfecture de l'Essonne, ancien candidat à la primaire socialiste pour l'investiture vers l'Elysée, au sommet du gouvernement. Le changement, maintenant, va-t-il être grand ?
Pour le secteur de l'assurance, y'a-t-il beaucoup à craindre ? Commençons par Bercy, qui aura brillé, pendant 22 mois, par sa cacophonie, ses ministres délégués gouailleurs et son chef de moins en moins visible et de moins en moins apte à tenir tout ce petit monde. Il y aura eu des erreurs de casting, des erreurs de communications et beaucoup d'incompréhensions pour un ministère au centre de la réconciliation entre le secteur financier et le Président de la République. Mais à Bercy plus qu'ailleurs, il fut parfois bien difficile d'expliquer la ligne suivie par le chef de l'Etat. Malgré la proximité d'un autre président, celui de la FFSA, avec le futur ex-ministre de l'Economie et des Finances, le secteur de l'assurance n'aura pas été particulièrement bien compris.
La faute peut-être à Benoît Hamon, occupant d'une partie de Bercy. Lui aussi aura cristallisé des rancœurs et les inimitiés. La loi Consommation ne passe toujours pas auprès des assureurs dommages, et les dispositions des actions de groupe ajoutent encore un peu plus au malaise général. Pourtant, ce même ministre délégué aura eu à cœur de porter l'économie sociale et solidaire sur le devant de la scène, aidant par la même à la reconnaissance de valeurs et de statuts et les mutualistes apprécient cette action.
Chez les mutualistes justement, les attentes sont grandes. En santé, les récentes reprises de discussion avec le ministère avaient laissé entrapercevoir comme une esquisse d'avancée sur deux sujets très chauds, logés dans une vaste réforme de la santé que François Hollande a placé, dans son discours télévisé du 31 mars, comme un sujet prioritaire.
Il s'agit dans un premier temps de la redéfinition des contrats solidaires et responsables puis de la mise en place de la complémentaire santé pour tous les salariés, avec la définition d'un panier de soins socle. Dans ce dernier cas, le rôle de Michel Sapin sera tout aussi important. Alors que la rumeur lui prête un ministère élargit dans lequel pourrait se glisser la santé, les négociations et les discussions sur ces sujets seront relancés et rappelleront à certains les difficiles échanges sur les sujets des désignations il y a... un an.Il ne reste plus qu'à attendre les précisions sur les contours de ce gouvernement "de combat", pour reprendre les discussions, et avancer vers l'avenir.
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