Nous voici à 13 mois de l'élection présidentielle. Ce n'est pas en soi une nouvelle très importante pour le monde de l'assurance, bien que... Bien que plusieurs facteurs entrent en ligne de compte.
Le premier, c'est qu'en année d'élection, il devient très important pour un gouvernement qui ne souhaite que son renouvellement de contrat, de ne pas froisser ses électeurs. Selon un sondage IFOP pour le Quotidien du Médecin, 36% des médecins voteraient Strauss-Kahn si celui-ci se présentait, contre 31% à Nicolas Sarkozy. Voilà qui pourrait faire avancer la cause des médecins libéraux en quête de hausse de tarifs des prestations.
Une réforme de la fiscalité, prévue à moins d'un an de l'élection, pourrait avoir des conséquences fâcheuses. Comment favoriser son électorat sans se couper d'un socle populaire qui avait participé à l'arrivée au pouvoir du candidat Sarkozy en 2007 ? Ne nous y trompons pas, « taxer les riches » et le patrimoine satisfait les moins riches – plus nombreux – mais ne plaît pas à l'électorat traditionnel.
Forcément, les conséquences fiscales d'une réforme sur l'assurance-vie, qui concerne au plus près les assureurs, n'auront que des mauvais effets. La « base » des épargnants, comme le « sommet » des détenteurs de contrats risqueraient fort de se fâcher. Sauf si.
Sauf si ce sont les banques, ces ennemies intimes du secteur de l'assurance, qui sont en mesure de proposer les placements de substitution. D'autant que les banques ont besoin de drainer une partie de cette épargne qu'ils ont laissé aux assureurs dans leur compte en vue des réformes réglementaires.
Sauf si les Français les plus nombreux, ceux qui représentent donc le plus de voix, trouvent chez leurs banquiers les placements intéressants. Avec un PEL réévalué, un Livret A à niveau, l'assurance-vie aurait bien du mal à tenir la distance.
Une nouvelle fois, banques et assurances opposées doivent faire preuve de ruse pour s'imposer au niveau des structures dirigeantes, se faire entendre. Les commissions parlementaires ont ces derniers temps entendu plus d'assureurs que de banquiers, mais est-ce réellement un bon signe ?
Au final, c'est peut-être un certain attentisme qui prévaudra. Pendant 6 mois il ne se passe rien, puis un tout petit événement pour dire que quelque chose a été fait et on attend tranquillement que l'élection arrive. Quelle que soit l'issue, il se pourrait bien que 2012, année de solvabilité II, se révèle être un casse-tête de taille.
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