Emmanuel Macron : Une réforme des retraites pour financer son projet
La réforme des retraites que propose Emmanuel Macron doit permettre de financer les grandes mesures de son programme sur l’éducation, la santé et l’autonomie.
Anne de Bayser, ancienne secrétaire générale adjointe de l’Élysée et conseillère d’Emmanuel Macron et Pierre Bouillon, chef du pôle Idées d’En Marche, ont présenté les principales mesures du programme social d’Emmanuel Macron devant les journalistes de l’Association de journaliste de l’information sociale (AJIS).
La réforme des retraites fait partie des premières mesures qu’Emmanuel Macron souhaite lancer s’il est réélu. Dans son programme, le candidat explique qu’il souhaite porter l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 65 ans et instaurer un niveau de pension minimum de 1.100 euros. Les autres aspects de la réforme, à savoir la prise en compte de la pénibilité ou des carrières longues, seront abordés dans le cadre d’une concertation avec les partenaires sociaux.
« Dans le projet porté par le candidat, centré sur l’humanisme, le projet et le travail, il y a des réformes importantes sur l’éducation, la santé, l’autonomie. Travailler plus longtemps participe au financement de l’ensemble du projet, sans que ce soit le seul levier car il y a aussi le levier du plein emploi et de la croissance. Il n’y a pas 25.000 solutions pour financer des projets ambitieux, soit on augmente les impôts, soit on baisse les pensions des retraités soit il y a une capacité collective pour travailler plus et plus longtemps », explique Anne de Bayser. Cette réforme des retraites doit donc permettre non seulement d'équilibrer le régime des retraites mais également de financer les « réformes coûteuses » en matière de santé et dépendance. Concernant la perte d’autonomie, le candidat Emmanuel Macron propose notamment de créer une « prime Adapt’ » prenant en charge, selon les ressources, jusqu’à 70% des coûts des travaux d’adaptation du logement (salle de bain, escaliers, etc.).
Concernant l’idée d’origine d’Emmanuel Macron de créer un régime universel des retraites, Anne de Bayser explique que « le projet a été vraisemblablement très ambitieux, très cohérent et très juste mais n’était pas suffisamment simple pour convaincre ». Concernant la future réforme des retraites, l’idée d’Emmanuel Macron est « de construire un système le plus universel, le plus équilibré et le plus juste possible, cela veut dire aussi le plus simple et lisible ». La fin des régimes spéciaux fait partie des objectifs de la réforme. « On ira finalement vers trois grands régimes ? Cela fait partie des choses qui seront abordées dans le cadre de la concertation », complète Anne de Bayser.
Le candidat souhaite accompagner cette réforme des retraites de politiques visant à augmenter le taux d’emploi des seniors.
Pas de Grande Sécu à l'horizon
Interrogée par le projet de Grande Sécu, Anne de Bayser a balayé le sujet d’un revers de la main. « Le sujet de la grande Sécu ne fait pas partie des sujets débattus dans la campagne et ce n’est pas le sujet en matière de santé. Donc pas de Grande Sécu », affirme la conseillère.
Enfin, sur l’épineuse question des déserts médicaux, le candidat Emmanuel Macron propose de juxtaposer plusieurs mesures : renforcer la coordination entre la ville et l’hôpital, envoyer les étudiants en médecine dans un désert médical pendant leur quatrième année d'internat, permettre à certains professionnels de santé comme les infirmiers ou les pharmaciens de prendre en charge des actes qui sont aujourd’hui faits par les médecins, libérer du temps médical pour les médecins libéraux ou à l’hôpital grâce à la simplification administrative, instaurer du « time sharing » pour les médecins qui sont prêts à consacrer une partie de leur temps d’exercice dans une région sous-dotée, s’appuyer sur la téléconsultation et la télésurveillance, réformer les urgences en ville en mettant l’accent sur les gardes obligatoires et les SAS (services d’accès aux soins)… « C’est une boîte à outils car en matière de déserts médicaux il n’y a pas de solution miracle. La fin du numerus clausus sur les études de médecine instauré sous le mandat Macron ne portera ses fruits que dans une dizaine d’années, même si nous avons d’ores et déjà 25% d’étudiants en deuxième année de médecine », explique Pierre Bouillon .
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