La branche des groupes de protection sociale n’évoquant pas forcément modernité et technologie, il peut-être tentant de penser que la digitalisation aura un effet d’électrochoc sur la gestion des ressources humaines et l’évolution de l’emploi dans les groupes de protection sociale. Mais en fait, le sursaut a sans doute déjà eu lieu.
Digitalisation ? Nouvelles technologies ? Non, recherche d’économies. Tout a commencé avec le programme visant à réduire les frais de la branche de quelque 300 millions d’euros d’économies entre 2013 et 2018, dont 200 millions incombaient à la seule informatique. La branche s’attelle à analyser ce poste : le poids des prestataires informatiques, qui fournissent des armadas de développeurs, avoisine les deux-tiers des dépenses, alors que les chefs de projets sont salariés de la branche. Par ailleurs, les fonctions informatiques sont progressivement centralisées vers le système de retraite désormais partagé.
Il a donc fallu trouver comment transférer les compétences entre prestataires et informaticiens maison, et activer la mobilité interne de ces derniers. La gestion des informaticiens se fait donc au-delà du groupe, au niveau de la branche et son plan de Gestion prévisionnelle de l’emploi et des compétences (GPEC) précise des objectifs en nombre et en compétences pour les informaticiens.
Un programme de formation, quasiment obligatoire, a été mis en place. Enfin, comme le SI-RC (Système d’information retraite complémentaire) partagé est exploité sur six bassins d'emplois différents, un plan de mobilité géographique volontaire a été mis en place pour accompagner le mouvement.
Après cette mutation obligée de la gestion des informaticiens, la branche essaie d’étendre cette transformation à d’autres métiers. Dans la gestion et la liquidation, les métiers évoluent fortement, les nombreuses tâches, industrialisées et digitalisées. La mise en place de la DSN contribue aussi à faire disparaître certains métiers.
Dans le même temps, il y a une très forte demande en termes de conseil et de service aux adhérents. Un accord visant à la mise en oeuvre de plan d'accompagnement a donc été signé le 30 septembre 2014 au niveau de la branche, qui doit être décliné au sein de tous les groupes. Et une convention de mise à disposition entre groupes est en train d'être mise en place. Elle s’accompagne de la création d'une bourse de l'emploi au niveau de la branche.
À voir aussi
Partenaires sociaux : La prévoyance s’invite dans l’agenda social
Rapport du HCAAM : Le scénario 2, l’Agirc-Arrco de la santé
Entreprises : Le projet de décret sur la définition des catégories objectives
Emploi dans l’assurance : Le turnover au plus haut en 2019