Emploi : Le difficile chantier du rapprochement des branches

La complexité de l’organisation des entreprises françaises par branches professionnelles est désormais bien connue. Si les plus criantes bizarreries épargnent l’assurance, la simplicité et la cohérence n’est pas non plus à l’œuvre.

Il faut en effet presque dix branches professionnelles pour couvrir le secteur de l’assurance. Les organismes assureurs proprement dits relèvent en effet de trois branches différentes :

• la branche FFA avec 147 000 salariés ;
• la mutualité avec plus de 56 000 salariés ;
• la retraite complémentaire avec 28 000 salariés.

Trois conventions collectives différentes, et à chaque fois trois séries d’organisations syndicales patronales et de salariés qui ont de leur aveu même peu de contacts entre elles. Pour être exhaustif, il faut signaler qu’au Crédit Agricole l’assurance dépend de la branche de l’agroalimentaire.

A côté de ces grosses branches, d’autres couvrent la distribution, avec les agents d’assurance (22 000 salariés) et les courtiers (25 000 salariés). Enfin, l’assistance, une branche aux effectifs plutôt modestes mais en forte croissance (9 000 salariés) et les experts en assurance, qui se regroupent en expertise industrielle (5 000 salariés) et expertise automobile (3 450 salariés).

Le secteur est resté à l’écart de la première vague de réduction du nombre de branches professionnelles de 700 à 200 dans les trois années qui viennent. La centaine de branches déjà disparues étaient d’effectifs très faibles et n’avaient parfois pas négocié depuis 15 ans. Le tour est venu de celles qui n’ont pas négocié depuis 10 ans, ou qui couvrent un champ territorial limité : les secteurs de la métallurgie, de l’agriculture et du bâtiment sont concernés.

Mais pour parvenir à réduire le nombre de branches de 70%, il faudra aller beaucoup plus loin, et toutes les branches se posent la question du rapprochement, y compris dans l’assurance. Les experts n’y couperont probablement pas… Mais envisagent seulement pour l’instant de se rapprocher entre eux.

Le courtage, tiraillé entre la CSCA, l’organisation patronale représentative historique, à laquelle adhèrent principalement les plus grandes structures et le trublion Planète Courtier, a réfléchi à des rapprochements, pensant un temps au moins plus constructif de prendre langue avec les courtiers issus du secteur de la banque qu’avec les agents généraux. Reste pourtant que nombre d’agents généraux ont aussi une activité marginale de courtiers en assurance.