Étude : Les Français veulent intégrer l'éducation financière à l'école
Une corrélation élevée existe entre la taille de l’entreprise et le niveau de culture financière de son entrepreneur, selon une étude publiée par la Banque de France. Du côté des citoyens, 80% souhaitent intégrer l’éducation financière dans les programmes scolaires.
La Banque de France a publié les résultats de deux enquêtes menées par l’institut CSA en 2021. L’étude vise à évaluer le niveau de connaissances financières, les attitudes et le comportement financier des Français ainsi que des dirigeants d’entreprises de moins de 50 salariés.
Souvent considérée insuffisante, l'étude montre que la culture financière des citoyens français s’améliore. Malgré un score final de 13/21 – une note similaire à la moyenne de l’OCDE – les citoyens sont 69% à juger leurs connaissances financières comme moyennes ou faibles. Un chiffre en baisse de 8 points par rapport à une enquête similaire menée en 2018. En contrepartie, 80% d’entre eux souhaitent qu’une éducation financière soit insérée au sein des programmes scolaires.
Informations insuffisantes
Alors que les citoyens n’ont pas confiance en leurs propres connaissances, leurs comportements financiers semblent néanmoins réfléchis. En effet, 83% d’entre eux règlent leurs factures dans les délais impartis et 71% surveillent de près leur situation financière. En revanche, 50% n’ont qu’une idée approximative de leurs dépenses mensuelles et 41% des Français ont le sentiment de ne pas disposer d’informations suffisamment fiables et neutres pour gérer efficacement leur budget.
Les dirigeants de PME dans le viseur
L’étude a permis à la Banque de France de constater sur le marché une « corrélation élevée » entre la taille de l’entreprise et le niveau de culture financière de son dirigeant. « Elle témoigne de la nécessité d’accentuer l’effort d’éducation financière auprès des dirigeants des plus petites entreprises, ces derniers étant la cible prioritaire du cinquième pilier de la stratégie nationale d’éducation économique, budgétaire et financière dont la Banque de France est opérateur », commente la Banque de France dans un communiqué. Pourtant, sur le terrain, les dirigeants des entreprises de moins de 50 salariés « adoptent des comportements sains et réfléchis ». En effet, 95% d’entre eux distinguent leur compte professionnel et personnel et 73% d'entre eux affirment préparer leur retraite.
En revanche, l’étude montre que les dirigeants se reposent majoritairement sur le conseil des banques et investisseurs pour obtenir des financements. Malgré une note finale « solide », de 12/17, le comportement des entrepreneurs apparait « moyennement avisé », traduisant le fait qu’ils sont peu nombreux à établir un plan financier détaillé ou à se fixer des objectifs à long terme.
Sur le terrain des escroqueries
Alors que les autorités multiplient les actions de prévention, c’est également via une culture financière forte que les arnaques peuvent être évitées. Néanmoins, 6% des répondants à l’enquête ont annoncé avoir investi dans un placement qui s’est avéré être une escroquerie. Parmi eux, 15% étaient âgés de 18 ans à 34 ans. En ce qui concerne les données personnelles, 9% des répondants ont fourni accidentellement des informations financières en réponse à un e-mail ou un appel frauduleux. Parmi eux, plus d’un quart avait moins de 24 ans.
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