La Fédération française de l’assurance (FFA) et 5 organisations syndicales ont signé un accord de branche relatif à la mixité, la diversité et l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes.
Après 36 mois de négociation, la branche de l’assurance s’est dotée d’un nouvel accord mixité-diversité le 2 octobre 2020. Le texte, en vigueur jusqu’à 2023, a été signé par 5 organisations syndicales (CFDT, CFE-CGC, CFTC, UNSA et FO). L’accord (voir document ci-dessous) a été présenté le 12 février à la presse, en présence d’Elisabeth Moreno, ministre déléguée auprès du Premier ministre, chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l'Égalité des chances.
Florence Lustman, présidente de la FFA, a rappelé les 4 objectifs de l’accord : « Favoriser les politiques d’inclusion et lutter contre toute forme de discrimination, atteindre une égalité professionnelle et de rémunération réelle entre les femmes et les hommes, lutter contre le harcèlement sexuel, les agissements et les violences sexistes au travail et poursuivre une politique inclusive en faveur des publics spécifiques ».
Complément de salaire en cas de congé de paternité
Le texte rappelle les obligations légales des entreprises en matière d’égalité salariale, de lutte contre les discriminations. La branche de l’assurance va encore plus loin en encourageant la prise du congé de paternité par les salariés de la branche, récemment porté à 28 jours. Les entreprises de l’assurance s’engagent à verser un complément de salaire afin de compléter « les indemnités journalières de Sécurité sociale du salarié concerné jusqu’à concurrence de son salaire net mensuel », indique l’accord.
Les assureurs s’engagent également à améliorer l’insertion des jeunes en renforçant l’alternance. « 70% des alternants sont recrutés à l’issue. Nous allons augmenter encore le nombre de recrutements en alternance de manière significative, alors qu’en 2020, nous avons déjà fait une année historique pour l’alternance, avec 15% de plus de contrats par rapport à l’année précédente », indique Florence Lustman.
Les partenaires sociaux de la branche vont également élaborer un quiz d’une quinzaine de questions/réponses sur les stéréotypes et les discriminations, qu’ils mettront à disposition des entreprises et des salariés de la branche. Ce questionnaire doit permettre à chacun de faire un autodiagnostic et de sensibiliser les salariés sur les discriminations au travail.
La proportion des salariés en situation d’handicap dans les entreprises d’assurance a atteint 4,3% en 2020, soit 0,5 point de plus qu’en 2018, mais en-deçà de l’obligation légale de 6% de travailleurs handicapés. La FFA va essayer d’augmenter ce pourcentage en consacrant deux salariés à plein temps pour accompagner les entreprises de l’assurance dans le recrutement des travailleurs en situation d’handicap.
Faire levier dans les entreprises
Cet accord cadre inclut de nombreuses recommandations mais n’est pas normatif pour les entreprises. « Je signale la sagesse des partenaires sociaux parce que je pense qu’il faut laisser la place à la négociation en entreprise parce qu’on relaie des principes très forts. Finalement, cela permet aux entreprises et aux partenaires sociaux en local de créer des politiques RH opérationnelles qui partent d’un diagnostic maison. Cela permet de rendre très concrets les objectifs de progression, qui sont maintenant chiffrés et dont on observe l’évolution tous les trois ans », indique Véronique Jolly, présidente de la commission des affaires sociales de la FFA.
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