« A l'évidence, nous ne pouvons éviter de faire évoluer le financement de notre modèle social, qui pèse aujourd'hui principalement sur le travail. »
« Réformer le financement de notre modèle social, c'est aussi faire contribuer d'autres revenus que le travail. On ne peut pas d'un côté expliquer qu'il y a trop de cotisations sur le travail et de l'autre refuser la mise à contribution des revenus du capital. »
« C'est cela le changement que nous avons engagés, » a-t-elle poursuivi, à la tribune de la Fête de la Rose.
« Plusieurs pistes s'offrent à nous et aucune n'est privilégiée. Mais il est normal de se demander si une taxe écologique ne serait pas utile alors que l'impact de l'environnement sur notre santé est chaque jour confirmé », selon elle.
« Il n'est pas anormal que l'industrie pharmaceutique contribue à la politique de santé, alors que les médicaments occupent une place trop importante. Et il n'est pas anormal que l'industrie du tabac contribue elle aussi à notre politique de santé, alors que 73.000 personnes par an meurent à cause du tabac, ce qui coûte 18 milliards d'euros à la Sécurité sociale. »
« Par ailleurs la question des retraites est "un des enjeux importants de l'année qui vient », a-t-elle dit. Comparant les différences d'espérance de vie entre ouvriers et cadres supérieurs, elle a affirmé : « nous devons faire en sorte que les conditions de départ en retraite ne soient pas les mêmes pour tous. De ce point de vue là, la durée du travail est un critère plus juste que le seul critère de l'âge. »
S'agissant des médecins, elle a indiqué qu'elle mettrait « dans quelques semaines en place une expérimentation, qui permettra de redonner confiance dans la médecine de proximité, en valorisant le travail d'équipe dans les maisons de santé par exemple (...), en mettant fin à la seule tarification à l'acte pour valoriser la rémunération forfaitaire, qui permet de renforcer la prévention. »
« Je ne suis pas certaine qu'il faille être médecin pour faire tout ce que l'on demande aux médecins. Il y a des infirmières, des kinés, des sages-femmes, » a-t-elle souligné, « qui sont pleinement engagées et dont le rôle peut être renforcé. »
« Les premières décisions seront prises dans le cadre de la loi de financement de la Sécurité sociale à l'automne. Je proposerai ensuite que l'on expérimente cette réorganisation dans une ou deux régions pendant un an. Dans le même temps, les études de médecine devront imposer des stages dans les déserts médicaux, » a-t-elle dit.
FRANGY-EN-BRESSE (Saône-et-Loire), 19 août 2012 (AFP)À voir aussi
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