Grand courtage : Aon sur les rangs pour le rachat de Willis ?
Depuis quelques jours, plusieurs rumeurs de marché persistantes font état de la vente de Willis, l'activité courtage du groupe Willis Towers Watson. Selon des sources concordantes, Aon aurait approché le géant pour lui formuler une offre de rachat.
Deux mois à peine après l'annonce du rachat record du courtier britannique Jardine Lloyd Thompson par Marsh (pour 4,8Md€), le club très fermé des « mega brokers » est en pleine ébullition. C'est en tout cas ce que laisse penser plusieurs rumeurs persistantes qui font état depuis quelques jours de la vente de Willis, l'activité courtage de Willis Towers Watson (8,2Md$ de chiffre d'affaires en 2017).
Ces bruits de marchés sont renforcés par plusieurs témoignages concordants, indiquant qu'Aon (10Md$ de CA en 2017) aurait approché le groupe pour formuler une offre de rachat de Willis. Aucun des protagonistes n'a pour l'heure souhaité commenter ce qui pourrait être l'une des opérations de M&A les plus importantes du secteur.
« La seule réponse d'envergure que peut apporter Aon à son concurrent Marsh, c'est de s'offrir Willis pour faire la course en tête », témoigne le dirigeant d'un grand courtier. Si les difficultés d'intégration entre Willis Group et Towers Watson demeurent depuis le début du processus de fusion initié en 2016, le troisième courtier mondial affiche tout de même 1,9Md$ de revenus déclarés au troisième trimestre 2018, en hausse de 3% sur un an.« Aon a de très gros moyens avec un free cash flow conséquent. Cette opération aurait autant de sens qu'elle relève du fantasme de marché », prévient un autre courtier avant d'enchaîner, « dans le contexte actuelle, un tel rachat, au-delà de la valorisation, permettrait à Aon de montrer les muscles tout en aidant Willis à sortir par le haut d'un groupe où il peine à trouver des synergies ».
Surtout, l'opération permettrait à Aon (actuel N°2 mondial du courtage au dernier classement AM Best) de briguer la place de leader d'un marché du grand courtage devenu complètement fou.
Les outsiders en embuscade
Car derrière, les outsiders tentent de ne pas se faire distancer. C'est le cas d'Arthur J. Gallagher (6,1Md$ de chiffre d'affaires en 2017), N°4 du marché du grand courtage, qui, selon nos informations, serait de son côté en discussions avec S2H pour renforcer le partenariat opérationnel noué en 2016 entre les deux groupes et qui permet à Siaci d'utiliser le réseau de Gallagher (150 pays – 6500 collaborateurs) pour accompagner ses clients à l'international.
En effet, Siaci Saint Honoré, qui s’appuyait en parallèle sur le réseau international de Jardine Lloyd Thompson, perdra ses accords une fois l'opération de rachat de JLT par Marsh validée. Le courtier des Batignolles cherche donc une solution alternative et aiguise l'appétit d'autres d'opérateurs américains et anglo-saxons comme Brown&Brown, Lockton ou encore Hyperion (avec son réseau Howden One), comme le révélait hier nos confrères de La Tribune de l'Assurance. Une position dominante qui permet au groupe emmené par Pierre Donnersberg de faire monter les enchères...
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