Grands risques : Fin de la baisse continue des tarifs

jeudi 22 novembre 2018
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Dans son dernier état du marché de l'assurance IARD, l'AMRAE observe la fin d'une tendance tarifaire orientée à la baisse depuis plusieurs années. Plus sélectifs, les assureurs grands risques pratiqueront même des hausses de tarifs sur certaines branches compliquées.

« Nous sommes dans une année de changement », lance d'emblée Leopold Larios de Pina, administrateur de l’Amrae et Risk Manager de Mazars, lors de la présentation du dernier état du marché de l'assurance IARD réalisé chaque année par l'association pour le management des risques et des assurances de l'entreprise.

« Alors que nous assistions année après année à des baisses successives de tarifs, les assureurs grands risques ont atteint pour la première fois un point bas dans leur rentabilité qui entraîne une plus grande vigilance dans leurs politiques de souscription », indique-t-il ensuite.

Dans un contexte global de catastrophes naturelles exacerbées, où la France a payé un lourd tribut, notamment avec Harvey, Irma et Maria, le marché P&C a connu en 2017 une très forte charge sinistre avec un impact négatif sur les résultats des assureurs tricolores. En conséquence, les compagnies n'ont d'autres choix que de répercuter ces charges sur le niveau de primes négocié avec leurs clients et ce quelles que soient les branches.

« Sur le risque d'entreprises, les sociétés qui gèrent leurs risques et investissent dans des politiques de prévention arrivent à garder leurs primes d'assurance sous contrôle avec des hausses peu significatives », poursuit Leopold Larios de Pina. « Pour les entreprise plus négligentes sur le volet prévention, le marché de l'assurance est plus regardant et contraignant avec un pricing au plus près du risque. Cela explique la fin de la baisse des primes ».

La construction en question

Alors que sur la branche responsabilité civile et perte d'exploitation l'exercice marque la fin de la baisse des tarifs. « Sur les risques sinistrés et complexes il peut même y avoir des hausses », lance l'administrateur de l'Amrae.

Mais c'est en assurance construction qu'il y a de vraies difficultés de placements, notamment à cause des nombreuse faillites d'assureurs et de courtiers sur le marché français. « Cela crée des perturbations sur le marché, une raréfaction des capacités et de l'appétit des assureurs avec in fine des hausses de primes », poursuit Leopold Larios de Pina. « Même pour les grands courtiers du marché il est clairement difficile de placer ces risques ».

Capacités et réassurance

Si l'Amrae observe sur certaines branches, notamment en automobile, une hausse du niveau de rétention et de franchise de la part des entreprises pour maintenir des primes d'assurances correctes, l'association indique que les capacités disponibles sur le marché des grands risques sont restées stables chez les grands porteurs de risques (AIG, Chubb ou XL), quand des acteurs plus récents (Axa, Allianz, Zurich, HDI ou QBE) proposent plus de capacité avec une moins grande expérience.

Alors que les principaux courtiers interrogés dans cet état du marché indiquent être vigilants quand aux consolidations du secteur, avec le rachat d'XL par Axa, l'Amrae s'attarde également sur les traités de réassurance. « Lorsque les compagnies transfèrent leurs risques vers les réassureurs, les hausses de primes observées, entre 1 et 5%, restent faibles, parce qu'elle augmentent aussi leur rétention et leurs niveaux de franchise pour maintenir comme pour leurs clients aussi leur niveau de prime », conclut Léopold Larios de Pina.

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