Grèce : L'échange des titres de dette pourrait commencer dans les jours prochains
La procédure pour l'échange volontaire d'obligations publiques grecques détenues par les assurances et banques privées pourrait commencer en août, selon des propos tenus mardi par le ministre adjoint grec des Finances.
Alors que certains annoncent déjà une nouvelle crise de la dette en Grèce, l’échange d’obligations publiques qui a pour objectif d’alléger la dette hellénique commencera « dans les jours à venir », selon le ministre adjoint grec des Finances Philippos Sachinidis. Ce dernier a également reconnu que la crise de la dette n'était pas réglée et qu'il faudrait sans doute d'autres sommets européens pour en venir à bout. L'agence de notation Standard & Poor's a de son côté estimée qu'un deuxième défaut de paiement de la Grèce est probable.
« Les discussions en collaboration avec l'Institut de la finance internationale (IFI) définissant la procédure exacte à suivre seront achevées, ce qui permettra aux détenteurs de dette grecque de choisir l'une des quatre options proposées. » En moyenne, les créanciers privés de la Grèce ont accepté la semaine dernière, sur la base du volontariat, une perte de 21% sur la valeur des prêts qui prendra la forme de rachat d'obligations à prix cassés ou d'échange de leurs titres pour des obligations à plus long terme (voir notre édito sur le sujet).
Quatre procédures possibles
Quatre procédures sont possibles : soit ils décident de garder la valeur faciale de leurs titres de dette et de les échanger contre un nouvel « instrument » avec une maturité de 30 ans, ou alors attendre qu'ils arrivent à maturité pour réinvestir dans cet instrument. Soit ils acceptent une décote sur la valeur faciale de leurs titres et dans ce cas il est possible de les échanger contre d’autres sur 15 ans, ou sur 30 ans.
54Mds d'euros sur trois ans
Au total, assureurs et banques créanciers de la Grèce ont promis jeudi dernier de contribuer à hauteur de 54Mds d'euros sur trois ans, et 135Mds d'euros sur dix ans, à un nouveau plan d'aide pour la Grèce. Selon l’IIF, 30 institutions financières se sont déclarées volontaires pour cette opération, dont 22 de l'Union européenne, trois suisses, une canadienne, une koweïtienne, une péruvienne, une sud-coréenne et une turque.
Pendant la période de l'échange, la Grèce sera placée en défaut partiel sur sa dette, une solution à laquelle l'UE et la BCE ont fini par se résigner lors du sommet de jeudi dans l'espoir de faire rebondir le pays surendetté en lui donnant du temps pour mener à bien ses réformes.
(Avec AFP)
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