Une médiation judiciaire pourrait être entreprise entre un groupe d'ex-salariés de Generali ayant entamé une longue grève de la faim et l'assureur, en contentieux au sujet d'indemnités suite à des licenciements intervenus en 2007, a-t-on appris lundi auprès des parties.
Quatorze personnes ont entamé au cours des dernières semaines, à des dates différentes, une grève de la faim après avoir été déboutées de leurs demandes en décembre par le conseil des prud'hommes de Paris. Ces ex-collaborateurs estiment que l'audience d'appel, programmée en 2012, est trop lointaine et veulent engager des négociations avec leur ancien employeur.
Generali s'en remet à la justice et souligne que le plan social avait à l'époque fait l'objet d'un accord avec la plupart des organisations syndicales de l'entreprise, sauf FO, tout comme le changement de mode de rémunération à l'origine des 222 licenciements. Les 14 grévistes de la faim font partie d'un groupe de 87 personnes ayant intenté l'action aux prud'hommes de Paris.
Leur avocat, Me Denis Delcourt-Poudenx, avait sollicité la médiation du ministère du Travail qui, dans un courrier du 7 avril, explique que « cette procédure ne peut être appliquée s'agissant d'instances judiciaires en cours et en raison du principe constitutionnel de séparation des pouvoirs ».
Toutefois le ministère estime que « devant la persistance de ce conflit », il ne verrait « que des avantages à ce que s'engage dans les plus brefs délais une médiation judiciaire ». Une telle médiation a été demandée par l'avocat des grévistes auprès de la cour d'appel de Paris, a indiqué dans un communiqué l'un d'entre eux, Vincent Prudor. Les grévistes s'indignent toutefois d'un courrier de l'assureur dans lequel il se dit « favorable à la désignation d'un médiateur (...) dès lors que chaque partie s'abstiendrait de toute forme de pression, grève de la faim ou exploitation médiatique ».
« Nous n'avons pas de conditions préalables à la médiation », a précisé à l'AFP lundi, Michel Estimbre directeur général adjoint de Generali. « Il nous semble que pour qu'elle aboutisse, il serait préférable que la médiation s'engage dans un climat d'apaisement », a-t-il ajouté. « Maintenant nous attendons la décision de la cour d'appel de Paris », a-t-il indiqué, en soulignant qu'une procédure de médiation prendrait certainement plusieurs semaines.
Paris, 11 avr 2011 (AFP)
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