Guillaume Borie (Axa France) : 300.000 contrats non-vie depuis janvier
Cent vingt-huit jours après sa prise de poste à la tête d’Axa France, Guillaume Borie fait un premier bilan et présente les principaux défis qu’il devra relever.
Cela fait maintenant cent vingt-huit jours que Guillaume Borie a pris la direction générale d’Axa France. Alors que le géant tricolore présentera son nouveau plan stratégique le 11 mars prochain, le dirigeant du premier marché du groupe en a dévoilé les grandes lignes devant les journalistes de l’Anja. Son obsession : renforcer le leadership d’Axa sur le marché domestique. Depuis le début de l’année, le groupe revendique un apport net de 300.000 contrats non-vie, dont 50% en automobile.
Sortir du contrat responsable ?
La nouvelle feuille de route promet de mettre le cap sur la croissance rentable à travers « une excellence technique », a détaillé le patron d'Axa France. L’assureur mise par ailleurs sur une simplification et une amélioration de l’expérience clients. Un axe qui passera par la digitalisation et l’optimisation du traitement des données. Enfin, le groupe s’emploiera à proposer de nouvelles solutions face à l’évolution des risques. « Il y a un réel problème d’exclusion d’assurance en France. Pour y pallier, nous souhaitons réadapter nos produits et proposer des offres plus inclusives », a précisé Guillaume Borie.
Face à la dérive de sinistralité en santé, le patron d'Axa France a évoqué également la possibilité de sortir du contrat responsable en assurance individuelle. « En santé individuelle, il faut se poser la question de la bonne proposition que vous faites à un retraité et dans cette situation, le format du contrat responsable n’est pas forcément le bon format. […] Le contrat responsable a encouragé à uniformiser les offres, mais je ne pense pas qu’on est obligé de le faire. Dans certains cas, nous pourrions proposer des offres plus concentrées sur quelques besoins fondamentaux, moyennant quoi ce serait bien moins cher ». A ce stade, la question est encore à l'étude chez Axa France. Guillaume Borie a comparé le taux de taxation supplémentaire des contrats non responsables (7 points) avec la dérive de sinistralité de 10 à 15 points observée sur les contrats santé.
Vers une hausse des taux de rendement
Parmi les sujets abordés, l’assurance vie n’a pas manqué à l’appel. Bien au contraire. « Il s’agit d’un marché qui répond à un besoin fondamental d’investissement de long terme », a expliqué le dirigeant. Chez Axa, l’assurance vie mêle les trois supports d’investissement que sont les fonds en euros, les unités de compte ainsi que l’eurocroissance. Si ce dernier fait un flop dans l’Hexagone, ce n’est pas le cas chez le géant français. « La collecte s’élève à 1,5Md d’euros depuis le début de l’année, tandis que les encours s’inscrivent à 5Mds d’euros », a ajouté Guillaume Borie. Pour rappel, l’encours sur le marché français au premier semestre s’élevait à 7,6Mds d’euros, selon les chiffres de France Assureurs.
À deux mois de la fin de l’année, une autre question taraude les épargnants. Celle des taux de rendement. Si Axa France dit « ne pas mener une course à l’échalote avec la concurrence », la tendance devrait être haussière à l’instar du marché. Et sur la question des rachats en assurance vie, Guillaume Borie s’est montré rassurant. « Pour l’heure, nous n’observons pas de changements drastiques de comportements de nos assurés », a commenté le dirigeant. En témoigne une activité stable en épargne individuelle sur les neuf premiers mois de l’année.
Hausse des tarifs en vue
Sur le volet dommages, Axa France entend adapter les primes à la réalité des risques. « Afin d’éviter tout déséquilibre qui serait un problème fondamental pour tous les Français, il faut laisser les assureurs faire leur travail », a expliqué le patron d’Axa France. Le marché français est le plus concurrentiel d’Europe ce qui permet de proposer les primes les plus basses du Vieux-Continent. Néanmoins, « les primes servent à couvrir les sinistres. Et alors que nous faisons face à une augmentation des sinistres, les prix augmentent », explique le patron du groupe. Après une hausse de 3% des tarifs en IARD en 2023 une nouvelle progression « plus significative » devrait s'appliquer.
Pour autant, alors que les sinistres augmentent, ces derniers causent moins de dégâts, souligne Guillaume Borie. « Bien que violentes, les tempêtes Ciaran et Domingos devraient causer moins de dégâts que ceux chiffrés en 1999, a-t-il ajouté. Ce qui signifie que les efforts de prévention menés par la profession ces dernières années ont porté leurs fruits ». Cette fois, il s’agit d’un « événement majeur, mais pas cataclysmique ». Sur le marché du dommage, le dirigeant met un point d’honneur à lutter contre l’inassurabilité, un sujet « complexe et rigide ».
Enfin, Axa poursuit son partenariat avec les instances de la mutuelle Intériale dans le cadre de la réforme de la protection sociale complémentaire des fonctionnaires (PSC).
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