36 ans après la Mutuelle des Motards, une nouvelle compagnie d'assurance a obtenu l'agrément de l'ACPR pour opérer en France en assurance dommages.
Après plus d'un an de discussions avec l'ACPR, et comme nous l'annoncions en avril dernier, Seyna a obtenu l'agrément pour devenir compagnie d'assurance. Le tout jeune assureur est le premier a être agréé sur le segment de l'assurance dommages depuis la Mutuelle des Motards en 1983.
Plusieurs points ont été particulièrement regardés par le régulateur pour autoriser Seyna à opérer en tant que porteur de risques. En premier lieu, le sujet des fonds propres. Seyna a levé 14M d'euros pour soigner sa solvabilité. En second lieu, l'actionnariat. Depuis le début de l'aventure, la compagnie est accompagnée par le fonds allemand GFC et financière Saint James. L'arrivée d'Allianz, côté assureur, a permis de consolider le dossier. « Avoir un assureur dans notre actionnariat n'était pas un passage obligé, mais une volonté de notre part pour montrer au marché que le modèle était validé », indique Philipe Mangematin, co-fondateur et directeur général de Seyna et l'une des deux paires d'yeux aux côtés de Guillaume d'Audiffret, directeur général délégué de l'assureur.
« Pour nous lancer nous avons identifié les cibles de populations un peu moins bien couvertes par les compagnies d'assurance traditionnelles et notamment les étudiants ». Deux produits sont d'ores et déjà prêts à être commercialisés sur ce segment de marché. Un premier produit de caution locative « pour permettre aux étudiants d'accéder plus facilement à un logement, notamment dans le cas où ils n'ont pas de garants parentaux », précise le directeur général de Seyna. Une 2e offre concernera l'assurance des frais de scolarité pour les études supérieures payantes pour protéger les étudiants en cas de redoublement ou d'accidents de la vie par exemple.
Un modèle BtoBtoC
« Les travailleurs indépendants sont notre 2e cible, avec une assurance dommages qui protègera leur matériel professionnel », poursuit Philippe Mangematin.
« Pour la distribution nous avons choisi de travailler en partenariat. Nous ne souhaitions pas faire de distribution directe, car cela nous permet d'avoir des cibles de clientèle plus larges », explique Guillaume d'Audiffret. Cela permet à la jeune compagnie de mettre sur le marché des produits d'annulation de billetterie ou encore de loyers impayés proposé notamment avec un courtier bien implanté sur « ce marché et qui a décidé de nous inclure dans son pool d'assureurs », détaille le directeur général délégué de Seyna. Enfin, le jeune assureur lancera également un produit d'assurance à la journée en casse et vol sur du matériel sportif.
« Nous avons l'ambition de devenir rapidement l'une des plus grosses insurtech en Europe. Et notre modèle partenarial doit nous permettre d'être assez rapidement rentable », conclut Guillaume d'Audiffret.
Seyna rejoint donc Alan au rang des insurtech agréées comme porteurs de risques. La start-up fondée par Jean-Charles Samuelian opère, elle, sur le segment de l'assurance de personnes.
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