Innovation : Les assureurs dans la bataille de la maison connectée

vendredi 31 mars 2017
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A l'image d'Axa et d'Allianz, le secteur de l'assurance entre de plain-pied dans l'ère de la maison connectée. Un marché encore confidentiel mais qui pourrait bien bousculer le modèle de l'assurance.

A l'image de l'automobile, la maison du futur sera bardée de capteurs et les assureurs ne comptent pas passé à côté de la révolution de la domotique. Ainsi, Axa a lancé « La maison connectée », une offre de prévention et d'assistance qui permet de piloter les objets connectés de son habitation à distance depuis son smartphone. De son côté Allianz s'est associé avec Panasonic dans le domaine de la smart home.

« Les assureurs ont perdu la combat de la voiture connectée. Ils ne peuvent pas perdre celui de la maison connectée », lance François-Xavier Lemaire, directeur général délégué de Saretec, spécialiste de l'expertise en assurance. Il faut dire que les acteurs qui s'intéressent au sujet sont légions. Des incontournables Gafa aux fournisseurs d'accès internet, en passant par les fournisseurs de matériaux et de matériels du BTP, « l'ensemble des acteurs se concentrent dans 60m2 », souligne François-Xavier Lemaire.

Pour autant, selon le cabinet Gartner, l'usage des capteurs devraient croître de 71% par an en moyenne entre 2013 et 2020 pour le secteur de l'assurance, faisant de ce dernier le 2e plus gros consommateurs derrière l'immobilier commercial. L'intérêt pour les assureurs est tout trouvé. Installer des détecteurs de fuite d'eau, des détecteurs de monoxyde de carbone, des fenêtres anti-effraction participe à la prévention et donc, a priori, à moins d'indemnisations de grande ampleur. D'autant qu'au-delà des capteurs, le BTP planche sur des matériaux qui s'auto-réparent. Dans une étude parue en 2014, Morgan Stanley estime que l'utilisation d'objets connectés dans la maison pourrait réduire le risque de sinistralité de 40 à 60%.

Vers une assurance à l'abonnement ?

Pour l'assuré, la carotte pourrait être une baisse de sa prime MRH, comme en automobile, pour les souscripteurs d'une offre pay how you drive. Mais « le sujet du tarif n'est pas forcément le principal », prévient Julien Maldonato, directeur conseil industrie financière chez Deloitte. Derrière la bataille de la maison connectée se joue la bataille du service, avec comme ambition, pour les assureurs, d'augmenter la fréquence dans les relations avec leurs clients. A raison d'un dégât des eaux tous les sept ans en moyenne et d'un incendie tous les 10 ans en moyenne, la relation client est actuellement très distanciée.

« Les assureurs réfléchissent d'ores et déjà sur les services à apporter et nouent des partenariats pour agrémenter leurs offres », affirme Julien Maldonato. L'assurance pourrait alors basculer d'un modèle de cotisation annuelle à celui d'un abonnement dans lequel le contrat MRH ne sera qu'une pièce d'une palette de services.

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