Interview : "BEA Group veut doubler son activité à horizon 4 à 5 ans"
INTERVIEW - Marco Favale et Alexandre Martinache, les deux dirigeants de BEA Group, font le point sur l’activité du courtier. Entre déploiement à l’international et diversification, le spécialiste du risque médical s’est également fixé des objectifs de développement pour les prochains exercices.
Comment se porte aujourd’hui votre activité ?
Marco Favale - Nous avons récemment décidé de communiquer sous la bannière BEA Group qui coiffe nos trois marques : BEAH (RC des établissements de santé), BEAC (risques statutaires et collectivités locales) et Hygierisk (Assurance des praticiens du plateau technique lourd). Notre dispositif s’appuie également sur AGSM (Agence de gestion des sinistres médicaux) située à Lyon, une autre de nos entités et jalon important de notre activité.
Alexandre Martinache - Si la RC médicale est aujourd’hui le réacteur nucléaire du groupe, nous nous sommes diversifiés ces derniers mois et années en assurance construction, notamment pour nous positionner sur des appels d’offres marchés publics avec des garanties dédiées (DO/TRC), sur les risques statutaires, sur la RC environnementale.
MF - Nous avons également travaillé ces derniers exercices à harmoniser l’ensemble des activités du groupe. Entre la RC médicale, les risques statutaires, le dommage aux biens ou la RC (que ce soit pour les marchés publics ou privés), BEA Group gère aujourd’hui plus de 100M d’euros de primes. Cette forte progression s’explique d’une part par l’optimisation de notre structure, et d’autre part par la croissance des primes sur le marché, notamment tirée par le durcissement des taux.
Le marché de la RC médicale est-il encore aussi tendu aujourd’hui ?
MF – Nous avons renforcé en interne nos compétences techniques et actuarielles et amélioré notre qualité de services pour atteindre aujourd’hui les meilleurs standards de marché, les réponses aux appels d’offres se résument donc principalement au prix. Alors même que nous sortons de plusieurs exercices soumis à une forte pression avec des risques largement sous-tarifés, nous retrouvons des niveaux de prix plus acceptables. Mais la correction se fait de façon violente avec, depuis 2020, des hausses de tarifs annuelles pouvant atteindre 30% suivant les cas.
AM – Cette activité reste encore sous surveillance et nous ne travaillons qu’avec des porteurs de risques sérieux comme MedPro (Berkshire Hathaway European Insurance) ou encore les Lloyd’s. Aujourd’hui les anglo-saxons sont d’ailleurs parmi ceux qui ont le meilleur savoir-faire en la matière.
Quels sont vos axes de développement pour les prochains mois ?
AM – L’un de nos axes de développement est géographique. Nous avons aujourd’hui un bureau à Londres et une représentation en Italie et nous souhaitons poursuivre ce déploiement. Nous avons par exemple un développement soutenu en Italie où le marché offre de fortes perspectives de croissance. Pour ce faire, nous souhaitons y étoffer nos équipes, notamment par des acquisitions. De même, nous regardons en France les possibilités de croissance externe. Dans le même temps, nous réfléchissons à compléter certaines de nos offres, notamment par des contrats de santé / prévoyance, de la RCMS ou de la RC pollution.
MF – In fine, notre objectif est de pouvoir doubler notre activité à horizon 4 à 5 ans. Toutefois, nous ne sommes pas dans une course à la taille mais nous cherchons plutôt à industrialiser notre savoir-faire dans nos domaines de prédilection et à l’implémenter dans d’autres secteurs des marchés publics où nous pourrions être pertinents. Nous voulons donc croître de manière raisonnable tout en nous appuyant sur l’efficacité de notre modèle.
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