JT Cat Nat : Un accord universel pour le climat
Le changement climatique et ses effets néfastes sur les catastrophes naturelles ont occupé les décideurs du monde entier en décembre 2015. Universel, juste et équilibré, l’accord de Paris fait consensus. Au sommaire de ce JT, un reportage sur les points principaux du texte adopté lors de la COP21, et ensuite un reportage sur les actions menées par les assureurs pour faire face au changement climatique.
Bilan de la COP21
Après deux semaines de négociations intenses, 195 pays ont adopté, samedi 12 décembre, l’accord de Paris, un accord universel et contraignant visant à contenir le réchauffement planétaire. Voyons plus en détail les dispositions accordées qui devront entrer en vigueur en 2020.
Les 195 Etats se sont engagés à contenir le réchauffement en dessous de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels et à « poursuivre les efforts pour limiter la hausse des températures à 1,5 °C ». Malgré cet engagement, le texte ne mentionne pas des réductions d’émissions chiffrées. Selon les experts du GIEC, les émissions devraient baisser de 40 à 70% d’ici à 2050, pour pouvoir contenir le réchauffement.
Les intentions en matière de réduction d’émissions de gaz à effet de serre que chaque État a formulé seront insérées dans une annexe. Strictement volontaires, ces intentions ne sont pas contraignantes. Le texte prévoit qu’elles soient révisées tous les cinq ans.
Autre point important pour les pays en développement, le texte rappelle le principe des « responsabilités communes mais différenciées ». Les pays développés devront donc montrer la voie dans la réduction des émissions, au nom de leur responsabilité historique dans le réchauffement de la planète.
Sans préciser exactement le montant, l’accord de Paris prévoit d’augmenter après 2020 le chiffre de 100 milliards de dollars par an que les pays du Nord apportent aux pays du Sud pour faire face aux effets du réchauffement.
En ce qui concerne les catastrophes naturelles, l’accord reconnaît « la nécessité d’éviter et de réduire au minimum les pertes et dommages associés aux effets négatifs du changement climatique, incluant les événements météorologiques extrêmes comme les inondations ou les cyclones.
Faire face aux catastrophes de demain
Au-delà des engagements pris par les Etats, les entreprises sont très attendues sur les questions climatiques. Le secteur de l’assurance est particulièrement concerné par les catastrophes naturelles car il supporte en partie les coûts des sinistres, de plus en plus onéreux. Quel sera le surcoût du changement climatique pour le secteur de l’assurance dans les années à venir ? Et comment assureurs et réassureurs s’y préparent ?
« Les enjeux de l’assurance des catastrophes naturelles face au climat de demain » a été le sujet d’une conférence organisée par CCR qui a eu lieu dans l’enceinte de la COP21 le 9 décembre dernier. Assureurs et réassureurs ont pris la parole dans cette conférence présidée par Margareta Wahlström, Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies pour la réduction des risques de catastrophe.
Selon une étude réalisée par CCR en partenariat avec Météo France, les dommages assurés causés chaque année au titre du régime Cat Nat devraient doubler d’ici 2050. Cette estimation concerne les inondations, les submersions marines et la sécheresse. Cette hausse serait majoritairement liée à l’évolution des valeurs assurées et de leur répartition géographique. Cependant, le changement climatique serait responsable à lui seul de 20% de l’augmentation prévue à horizon 2050. En France métropolitaine, inondations, submersions marines et sécheresses vont donc augmenter en fréquence et intensité, avec de fortes disparités régionales pour la sécheresse.
Pour anticiper le coût des catastrophes à venir, L’Association française de l’assurance (AFA) a également publié une étude sur le Changement climatique et assurance à l’horizon 2040. Principale conclusion : Au cours des 25 prochaines années, les dommages matériels causés par le climat auront un surcoût de 44 milliards d’euros, par rapport aux dommages cumulés pendant les 25 dernières années. Les aléas naturels pourraient coûter 92 milliards d’euros d’ici 25 ans, soit une augmentation de 90%. S’il est vrai que assureurs et réassureurs devront faire face à une augmentation du prix des catastrophes, des actions de prévention sont indispensables pour limiter cette hausse.
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