Le groupe américain d'assurance AIG s'est dit lundi lassé d'être contraint par les pouvoirs publics de restreindre les salaires de ses dirigeants, ce qu'il voit comme « un désavantage compétitif ».
AIG, qui appartient à 80% à l'Etat depuis son sauvetage en septembre 2008, a rappelé dans la convocation de ses actionnaires à une assemblée générale qu'il avait dû réduire le salaire de ses plus hauts dirigeants pour 2010. « AIG s'est fortement opposé à ses réductions », écrit la direction du groupe dans ce document. Elles touchent surtout le directeur financier David Herzog, qui touchera 350.000 dollars après les 675.000 de 2009, et le directeur de la branche assurances responsabilité civile et habitation, Kris Moor, qui en recevra 450.000 après un million en 2009. Cependant, des actions et primes touchées ultérieurement devraient porter leur salaire respectif à 6M et 7,6M de dollars respectivement.
Son directeur général Robert Benmosche, un ancien PDG du concurrent MetLife qui a pris ses fonctions en août, a pu en revanche négocier un salaire de 3M de dollars, plus 7,5M de dollars d'actions et de primes. Par ailleurs, pour les cent plus grands salaires de l'entreprise, un plafond de 500.000 dollars a été fixé « sauf cas exceptionnel », ce qui fait que selon le groupe « le salaire fixe est la seule forme de rémunération qu'AIG peut fournir à ses plus hauts dirigeants », alors que « la pratique historiquement a été de payer une part limitée de la rémunération globale en salaire de base ». La direction « reste inquiète du fait que cette limite impose à AIG un désavantage compétitif ». AIG avait créé le scandale en mars 2009 en versant 165M de dollars de primes à certains de ses cadres, malgré des pertes se montant à 99,8Mds de dollars pour l'année 2008.
Washington, 12 avril 2010 (AFP)
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