LUCY / Amrae : Le marché cyber proche de l’équilibre, mais…
INFOGRAPHIES - La dernière étude LUCY rendue par l’Amrae fait état d’un marché français de l’assurance cyber qui gagne en maturité. Si le segment des grandes entreprises et des ETI pourrait trouver son équilibre en 2023 et 2024, celui des PME reste problématique.
A l’occasion de la présentation de la troisième édition de son rapport LUCY (LUmière sur la CYberassurance), l’Amrae s’est appuyée sur 10 courtiers ou assureurs et un syndicat professionnel afin d’analyser près de 10.000 polices et quelques 177 sinistres cyber sur le marché tricolore.
Avec quatre années d’historique, cette dernière étude permet d’abord d’établir un état des lieux plutôt positif du marché de l’assurance cyber. Ainsi, à fin 2022, Le nombre d’entreprises assurées a augmenté de 25%. Le volume global de primes est en hausse de 72% (à 316M d’euros) sur un an pour une sinistralité historiquement basse à 70,8M d’euros (soit une baisse de 57% par rapport à 2021). Avec un S/P à 22,3% sur l’exercice (contre 89% l’an dernier) « les signaux sont plutôt au vert, mais avec quelques nuages… », lance Philippe Cotelle, administrateur de l’Amrae et président de sa commission cyber, qui pilote cette étude.
Car si le marché de l’assurance est essentiellement porté par le segment des grandes entreprises, et dans une moindre mesure celui des ETI, les entreprises de taille moyenne restent problématiques (voir les infographies ci-dessous).
Ainsi, avec un montant de capacité de 35M d’euros (en hausse de 12,7% sur un an), les grandes entreprises enregistrent un S/P de 16%. De leur côté, même si 53% de PME supplémentaires se sont assurées en 2022, elles affichent un S/P de 100% et des capacités en baisse de 13% sur l’exercice à 2,3M d’euros de moyenne. « Cette troisième édition de LUCY nous a également permis d’établir une corrélation entre l’afflux d’entreprises qui s’assurent et la dégradation du loss ratio. C’est une observation intéressante qui met en lumière un phénomène qui se décale dans le temps en fonction des tailles d’entreprises et qui illustre l’importance de la pénétration de l’assurance cyber dans la sphère économique », précis ensuite Philippe Cotelle.
Des hausses de primes moins fortes
Du côté des conditions de souscription, les hausses de primes ont continué de progresser, mais moins durement pour les grandes entreprises (+33% en moyenne en 2022 contre +97% en 2021). Pour les PME en revanche, les niveaux de cotisations sont passés d’une baisse moyenne de 54% en 2021 à une hausse de 22% en 2022.
« Les grandes entreprises et les ETI semblent avoir trouvé un équilibre de marché avec des taux de primes qui devraient se stabiliser et des capacités qui devraient croître en 2023, voire 2024, explique ensuite Philippe Cotelle. Pour autant, le marché reste fragile. Le niveau de prime actuel de 316M d’euros est insuffisant pour faire face à des sinistres d’ampleur qui pourrait faire repartir le marché à la hausse ».
"Pour les PME (dont seules 3% sont aujourd’hui assurées), nous nous attendons à ce que les marchés réagissent en 2023 avec des corrections et des ajustements. Il est nécessaire que les acteurs de ce marché aident ces entreprises dans leurs démarches de prévention », conclut l'administrateur de l’Amrae.
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