Marché : HSBC renonce à racheter la banque sud-africaine Nedbank après l'échec des négociations avec Old Mutual
La banque britannique HSBC a renoncé vendredi au rachat de la quatrième banque d'Afrique du Sud, Nedbank, ses négociations exclusives avec l'assureur Old Mutual, qui en possède 52% du capital, ayant échoué.
"Les discussions avec Old Mutual sur l'acquisition éventuelle d'une participation majoritaire dans Nedbank se sont achevées sans succès", a indiqué le groupe britannique dans un communiqué, sans préciser les raisons de cet échec. "Cela ne remet pas en cause l'engagement de HSBC en Afrique du Sud et sa détermination à y faire croître ses activités", a ajouté HSBC.
La banque était entrée en août en négociations exclusives avec Old Mutual en vue d'acquérir ses 52% dans Nedbank, et avait indiqué qu'elle envisageait de racheter au total jusqu'à 70% du capital de la banque sud-africaine. Une telle transaction, évaluée par la presse britannique entre 7 et 8 milliards de dollars (entre 5 et 5,7 milliards d'euros), aurait permis à HSBC d'accélérer sa stratégie de croissance dans les pays émergents.
HSBC, l'un des principaux groupes bancaires européens et mondiaux, est encore relativement peu implantée en Afrique, comparativement à l'Asie sur laquelle elle a concentré son expansion ces dernières années, ou au Moyen-Orient où elle dispose de nombreuses succursales.
Un porte-parole de la banque britannique, interrogé par l'AFP, a refusé de détailler les motifs de l'échec des négociations, se contentant d'indiquer que l'opération "ne remplissait pas les critères" de son groupe en matière d'acquisitions.
De son côté, l'assureur britannique Old Mutual a confirmé l'échec des discussions avec HSBC, sans avancer non plus d'explications mais en assurant qu'il n'était pas lié à des problèmes qu'aurait découvert la banque durant l'examen des comptes de Nedbank, contrairement à ce que laissait entendre le Financial Times. "Les raisons du retrait de HSBC n'ont pas été révélées à Old Mutual, mais, à la connaissance du groupe, ne sont aucunement liées à des découvertes effectuées durant l'examen des comptes", a déclaré l'assureur dans un communiqué.
Le Financial Times, dans son édition de vendredi, avait affirmé que les négociations avaient échoué car l'examen des comptes de Nedbank par HSBC s'était révélé "plus complexe que prévu", suggérant que la banque britannique, échaudée par ses déboires sur le marché du crédit américain, avait pu s'émouvoir de l'importance des prêts risqués consentis par la banque sud-africaine ces dernières années.
Le retrait de HSBC pourrait remettre en selle une autre banque britannique, Standard Chartered, qui est focalisée sur les pays émergents et était également très intéressée par Nedbank, souligne le journal.
De plus, Standard Chartered a annoncé cette semaine une augmentation de capital de 3,3 milliards de livres afin de gonfler ses fonds propres en prévision des nouvelles normes bancaires dites de Bâle III. Cela a alimenté des spéculations sur le fait que cette somme pourrait servir en partie à financer des acquisitions bien que le patron de la banque Peter Sands ait affirmé qu'il ne s'agissait pas d'un "trésor de guerre".
A la Bourse de Londres, les investisseurs ont aussitôt sanctionné Old Mutual, déçus de voir ainsi retardée la cession de sa part dans Nedbank. A la mi-séance, le cours d'Old Mutual chutait de 6,20% à 136,2 pence, signant la plus forte baisse parmi les valeurs vedettes, alors qu'HSBC ne cédait que 0,17% à 661,2 pence, dans un marché en baisse de 0,37%.
Londres, 15 octobre 2010 (AFP)
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