S&P, au cœur de l'actualité avec l'abaissement de la note de la France, voit d'un œil plus encourageant les perspectives du secteur de l'assurance.
Pour l'agence de notation Standard & Poor's, les perspectives des assureurs associées à leurs notations sont désormais stables dans la majorité des cas alors qu'elles penchaient dans la balance négative l'année dernière à la même époque.
Le passage en revue du secteur par l'agence de notation fait apparaître une note moyenne des assureurs "A", en légère baisse mais le secteur continue de profiter "d'un faible risque pays et sectoriel, en assurance vie comme en assurance dommage, d'une amélioration de la solvabilité ajustée des risques au cours de 2012 et 2013, d'un potentiel d’une plus grande stabilité dans les résultats techniques en vie et non-vie, et d'une liquidité qui reste solide", relèvent les auteurs.
En dégradant d'un cran la note de la dette souveraine de la France la semaine passée, S&P a pourtant fait couler beaucoup d'encre, sur l’enlisement économique de la France, jusqu'à faire réagir Paul Krugman, prix Nobel d’Économie, dans les colonnes du New York Times.
Lors de la conférence de presse dédiée à l'assurance, le chef économiste Europe de S&P, Jean-Michel Six a rappelé qu'en Europe et en France, "la crise sévère a laissé des traces profondes sur le potentiel de croissance de l'économie, affectant à la fois les facteurs travail et de capitaux". Il a ajouté que "l'investissement des entreprises n'avait pas encore repris, ce qui s'expliquait par une forte détérioration des marges. L'investissement industriel constitue désormais aujourd'hui un indicateur retardé de la reprise".
Mais la lecture sur la situation française est plus optimiste lorsque S&P se place du point de vue du secteur de l'assurance, particulièrement concerné. Car les assureurs détiennent près de la moitié de la dette française. Le secteur présente en effet un profil de risque faible du point de vue du risque pays "au regard des fondements solides de l’économie française, soutenant une forte demande d’assurance en général, et des multiples opportunités de produits et de garanties pour les assureurs en vie et dommage", explique S&P.
L'assurance mieux notée que la banque
"L'assurance se positionne bien en comparaison avec le reste de l’Europe mais aussi au niveau mondial et d'autres secteurs comme la banque et les corporate", indique à New Assurances Pro Lofti Elbarhdadi, directeur du secteur assurance chez S&P (voir JT, lundi 18 novembre) .
Plus précisément, en assurance de personnes, les niveaux des marges techniques pourraient se stabiliser avec "un niveau moyen bas des taux garantis par les assureurs, du niveau bas des taux d’emprunt d’état et du niveau des taux offerts sur les comptes d’épargne court terme". Toutefois, le potentiel à la hausse des marges reste limité car "les taux d’intérêt bas se matérialisent dans les rendements financiers".
En assurance dommages, S&P note que la rentabilité s'est améliorée en 2011 et 2012 grâce aux "hausses tarifaires, une baisse des fréquences de sinistres en auto, et l’absence de catastrophe naturelles". Mais, la concurrence aiguisée devrait "aboutir à amener le ratio combiné moyen plus vers l’équilibre voir dépasser les 100% dans les deux années à venir". Les taux d'intérêts bas sanctionnent aussi l'activité dommages mais ont le mérite d'inciter "au maintien d’une certaine discipline tarifaire et de mettre davantage l’accent sur la gestion des frais généraux".
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