Partager

Marché : Standard&Poor's abaisse d'un cran la note de la France à AA+

vendredi 8 novembre 2013
Image de Marché : Standard&Poor's abaisse d'un cran la note de la France à AA+

L'agence de notation S&P enfonce le clou en abaissant pour la 2e fois la note de la France à cause du chômage et du manque de marge de manœuvre liées aux dépenses publiques. 

Après avoir perdu son triple A, la note de dette souveraine de la France est de nouveau abaissée d'un cran par Standard & Poor's, et cela en moins de deux ans. Elle passe de AA+ (fixée en janvier 2012) à AA avec une perspective stable, soit la troisième note du classement.

Selon l'agence de notation, la France a perdu de sa marge de manœuvre financière et n'est pas en mesure de se réformer davantage en raison du maintien d'un chômage élevé. S&P juge que "le niveau actuel du chômage amoindrit le soutien populaire en faveur de nouvelles réformes structurelles et sectorielles et affecte les perspectives de croissance à plus long terme".

La décision n'a pas eu d'effet majeur sur les marchés financiers. La Bourse évoluait en repli modéré en début de séance, tandis que le taux des obligations d’État à dix ans de la France s'établissait à 2,390%. La note accordée à la dette court terme du pays reste par ailleurs fixée à "A-1+", soit la meilleure possible. Par ailleurs S&P a précisé que les notes des principales banques du pays n'étaient pas affectées.

En janvier 2012, S&P avait été la première grande agence internationale à priver la France de la meilleure note possible AAA, Elle avait été suivie par ses concurrentes, Moody's et Fitch Ratings. Elle est de nouveau la première à abaisser de nouveau sa note.

Dépenses publiques et chômage

"Nous ne percevons pas de plan d'ensemble pour redéfinir les dépenses publiques pour dégager un potentiel de croissance", a déclaré à l'AFP le chef économiste pour l'Europe de l'agence, Jean-Michel Six. Interrogé sur l'action gouvernementale, il a estimé qu'"il y a ce qui est mis en œuvre, comme le CICE, et il y a les annonces".

Bercy regrette cette décision et fait valoir les réformes lancées par le gouvernement, "en particulier le Pacte pour la croissance, la compétitivité, et l’emploi ; la loi sur la sécurisation de l’emploi, le chantier en cours de la modernisation de l’action publique, la réforme des régimes de retraites, la création de BPI France, la réforme bancaire", déclare Pierre Moscovici, ministre de l’Économie, cité dans un communiqué.

Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, en déplacement à Marseille, a affirmé sur France Bleu Provence que l'agence n'avait "pas pris en compte toutes les réformes" menées depuis l'an dernier, notamment celle, en cours d'adoption, des retraites.

Avec AFP

Contenus suggérés