Médecine libérale : La proposition de Mercer contre les déserts médicaux
Mercer estime l’impact de la revalorisation des consultations médicales pour les organismes complémentaires et formule une proposition afin d’alimenter les réflexions de l’arbitre Annick Morel pour lutter contre les déserts médicaux.
Suite à l’échec des négociations entre l’Assurance Maladie et les médecins libéraux, le tarif des consultations est entre les mains de l’arbitre Annick Morel. Elle doit proposer un règlement arbitral dans les trois mois. Afin d’alimenter ses réflexions, le courtier gestionnaire Mercer publie une note sur la convention médicale.
Scénario à 26,50 euros
Le spécialiste de l’assurance collective formule plusieurs scénarios de revalorisation du tarif de la consultation avec un médecin généraliste, un tarif qui n’a pas évolué depuis 2017. Le premier scénario se base sur une revalorisation de 1,50 euro, conforme au projet de convention de l'Assurance Maladie. Si tous les médecins généralistes pratiquaient des tarifs à 26,50 euros, contre 25 euros aujourd’hui, cela représenterait un surcoût de 0,14% des prestations des organismes complémentaires. Pour la Sécurité sociale, le surcoût serait de 350M d'euros.
Scénario à 30 euros
Le deuxième scénario se base sur une revalorisation du tarif de la consultation à 30 euros, comme prévu par le contrat d'engagement territorial évoqué dans le projet de convention. Si toutes les consultations de généralistes passaient à 30 euros, comme le demandent les syndicats de médecins, le surcoût atteindrait 0,47% sur le montant des prestations des OCAM. Pour l'Assurance Maladie, le surcoût serait de 1,2Md d'euros.
Ces impacts financiers ne concernent que la médecine généraliste. Sur les tarifs des médecins spécialistes, kinésithérapeutes, sage-femmes et infirmiers, une revalorisation de 1,50 euro sur leur actes représenterait un impact de 0,59% sur les prestation des OCAM.
Scénario intermédiaire à 28,50 euros
Afin d’alimenter le débat, Mercer a calculé les impacts financiers, si l’arbitre décidait de retenir un scénario intermédiaire et de revaloriser les tarifs de la consultation en accord avec l’évolution de l’inflation. Si le tarif de la consultation avec un médecin généraliste passait à 28,50 euros, cela coûterait 830M d’euros à l’Assurance maladie. Les prestations des organismes complémentaires augmenteraient de 0,33%.
Un nouveau secteur de médecine
Face au problème de la baisse de la démographie médicale et des déserts médicaux, Mercer suggère de mettre en place un nouveau secteur de médecine. « Le médecin exercerait deux jours par semaine dans un désert médical et 3 jours dans une zone dense. Cela permettrait de répondre aux besoins de flexibilité des médecins, comme cela est le cas aujourd’hui pour les salariés du secteur privé qui font deux jours de télétravail par semaine », explique Florian Bocognano, responsable technique et offres, Mercer Marsh Benefits France.
Ce mode d’organisation mixte permettrait de concilier les aspirations de certains médecins de vivre une partie de leur temps à l’écart des grandes villes. Cependant, le tarif pour ces médecins devrait être plus élevé, d’environ 30 euros, afin de financer les déplacements professionnels et les frais de structure.
Mercer suggère d'autoriser ces médecins à pratiquer des dépassements d’honoraires modérés (50%) afin de prendre en considération les spécificités géographiques propres à chacun. Enfin, Mercer indique que cette organisation conduirait à la mise en place de « centres de médecine générale partagés » et permettrait de mutualiser les coûts de structure et le personnel administratif.
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