Mutuelles : La feuille de route de la FNMF jusqu’à l’élection présidentielle
La Mutualité Française prévoit de réunir les candidats à l’élection présidentielle le 1er mars et relance Place de la Santé, un site de décryptage des programmes des candidats.
Lors de sa première conférence de presse, Eric Chenut, le nouveau président de la Mutualité Française, accompagné de la directrice générale Séverine Salgado ont annoncé le plan d’action de la fédération mutualiste d’ici à l’élection présidentielle.
Dès ce 6 octobre, le site Place de la Santé propose de décrypter les programmes des candidats à l’élection présidentielle. Dans la rubrique info/desintox, le site apporte des informations sourcées et des statistiques sur les enjeux de protection sociale dans l'objectif d'éclairer le débat public en période électorale car "si les questions de santé ont été absentes en 2002, 2007 et 2012, on sait qu'en 2022, après la crise sanitaire, elles seront pregnantes", signale Éric Chenut.
Convention citoyenne d'ici la fin de l'année
La Mutualité Française lance également une convention citoyenne qui réunira 70 citoyens tirés au sort afin de débattre sur des questions de santé, protection sociale et entraide, dans une démarche de démocratie participative. Les participants se réuniront pendant trois week-ends en octobre, novembre et décembre et à l’issue de ces réflexions feront des propositions.
A l'issue de cette démarche, la fédération mutualiste fera des propositions sur l’avenir de la protection sociale. Ensuite, la Mutualité française a prévu de réunir les candidats à l’élection présidentielle le 1er mars prochain au Palais Brongniart, comme elle l’avait déjà fait en 2016.
Congrès de la Mutualité en septembre
Enfin, dernière étape dans l’agenda mutualiste après l’élection présidentielle, le prochain Congrès de la Mutualité Française aura lieu à Marseille les 7, 8 et 9 septembre 2022, sur le thème de l’entraide en mutualité, entre les générations et au niveau des territoires. Eric Chenut a prévu de solliciter l’ensemble des mutuelles afin de rédiger la raison d’être de la Mutualité Française, qui sera dévoilée pendant le congrès.
« La Mutualité est à la croisée des chemins. Un certain nombre d’enjeux de protection sociale sont devant nous. Nous souhaitons inscrire les protections sociales durables au cœur du débat public. Certains besoins ne sont pas couverts, comme la dépendance, mais pas seulement. Il faut également conforter les couvertures prévoyance. On voit à quel point l’articulation entre l’assurance maladie, les complémentaires et les professionnels de santé peut donner des choses extrêmement positives quand c’est bien fait, dans le cadre d’une contractualisation. Malheureusement, cela n’a pas été suivi par le législateur. Or, le succès du 100% santé montre à quel point c’est utile et performant. Cela permet d’éviter le renoncement aux soins. Les succès en audio et en dentaire le prouvent. Certes, cela a un coût, mais c’est un coût que l’on mutualise », a déclaré Eric Chenut.
Rapport du HCAAM, le scénario mutualiste
Interrogé sur le rapport du HCAAM à propos de l’articulation entre l’assurance maladie obligatoire et complémentaire, Eric Chenut a déclaré : « La question pour les citoyens est le niveau du reste à charge et les inégalités ». Sans citer la Grande Sécu, le président de la Mutualité a parlé de « chimères et totems illusoires qui sous-tendent l’agenda caché du bouclier sanitaire ». Enfin il a alerté sur les risques de laisser le citoyen seul face à l’État et sur une éventuelle atteinte aux libertés individuelles.
Séverine Salgado a ajouté que la Mutualité n’est favorable à aucun des scénarios du HCAAM, qu’elle a jugés « hors sol ». « Ce sont des scénarios qui n’ont pas de vision dynamique, ils ne prennent pas en compte les évolutions des besoins en santé des concitoyens ni les déterminants des dépenses comme les dépassements d’honoraires ou la chambre particulière à l’hôpital. Nous sommes pour un scénario mutualiste, pour trouver un point d’équilibre durable entre un haut niveau de solidarité nationale et la liberté de choix et d’innovation dans le système. Par ailleurs, il convient de regarder où sont les trous dans la raquette. Essayons de trouver des solutions pour les actes qui créent des restes à charge excessifs et pour les personnes âgées et en situation de précarité. On peut imaginer un ticket modérateur ou une fiscalité différenciés ».
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