Anne-Marie Cozien, administratrice provisoire de la LMDE, a tenu à faire un point de situation devant la presse. Si les négociations pour construire un partenariat sur la complémentaire santé sont "en priorité avec la MGEN", tous les scénarios sont envisagés.
Deux heures de conférence de presse, pour une administratrice provisoire, c’est exceptionnel. Mais Anne-Marie Cozien, nommée au chevet de La mutuelle des étudiants (LMDE) en juillet 2014 juge la situation urgente. Elle qui a été désignée pour "sauver la partie complémentaire de la mutuelle" a ressenti le besoin de s’exprimer pour faire état de la situation et des avancées du dossier, comme elle le dit dans cette vidéo.
Si la situation est urgente, c’est avant tout parce que la LMDE reste encore en difficulté financière, avec 35M d'euros de fonds propres négatifs. Et la remise en question du plan d’adossement initialement prévu avec la Mutuelle générale de l’enseignement (MGEN) a profondément remanié les cartes. Sans l’intégration avec la MGEN, la LMDE va reporter la gestion du régime obligatoire sur la Caisse nationale d’assurance maladie. "Les négociations sont en cours", affirme Anne-Marie Cozien. Les reprises des fonctions liquidations et des fonctions fichiers s’ajoutent aux négociations sur les remises de gestion, le point central de l’activité de régime obligatoire puisqu’il s’agit de la "rémunération" de la mutuelle.
Reste l’activité complémentaire, "qui n’a jamais été vraiment développée", la LMDE se contentant de la gestion du régime obligatoire. Pour Anne-Marie Cozien, "il faut être prêt pour la rentrée". En clair, il faut que la LMDE puisse organiser sa campagne commerciale qui début en juin et se termine en octobre-novembre. "Les négociations sont en priorité avec la MGEN", réaffirme l’administratrice provisoire. Mais, alors qu’une date butoir avait été fixée au 30 novembre 2014, la situation n’est pas plus claire. "La réponse de la MGEN n’est pas aboutie", regrette Anne-Marie Cozien. "Nous donnons toujours priorité à la MGEN mais le temps presse", insiste-t-elle. D’autant que d’autres acuteurs se sont renseignés, et se tiennent prêts. Des mutuelles, mais également des assureurs ou des banques énumère Anne-Marie Cozien sans plus de précisions. "Nous attendons une réponse lundi 8 décembre, puisqu’une rencontre est prévue être avec la MGEN", poursuit-elle.
Contactée, la MGEN insiste elle sur la volet financier du sujet, précisant que la date du 30/11 "n’était pas contractuelle" et que "des propositions ont été faites deux-trois jours après". La décision de la mutuelle de mettre fin au plan d’adossement a obligé la mutuelle à "travailler au mois de novembre sur une nouvelle analyse du modèle économique en fonction d’hypothèses nouvelles". Alors qu’Anne-Marie Cozien a présenté des pistes de diversifications vers d’autres types de risques (IARD, prévoyance, prévention), la MGEN répond travailler sur une "solution durable" avec une contrainte, "l’intérêt de l’adhérent MGEN", c’est à dire le poids financier du partenariat.
Alors que le cas du régime obligatoire semble avancer, c’est donc l’activité de régime complémentaire santé qui est encore en souffrance. Embarquée dans un remboursement de prêts conséquent hérité de sa création qui va lui faire payer 600.000 euros au mois décembre, la LMDE sera en trésorerie positive jusqu’au mois de juillet 2015. C’est bien avant qu’une solution doit être trouvée, au delà de la simple annulation de créance demandée par l’administratrice provisoire aux prêteurs initiaux. Il en va de la survie de la LMDE et du duopole de la sécu étudiante. Un sujet qui provoque des remous jusqu’au plus hautes sphères de l’Etat.
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