10 mois après le passage d'Irma sur les Antilles Françaises, près de 9 dossiers d'indemnisation sur 10 ont été traités.
Le 6 septembre 2017, l'ouragan Irma dévastait les îles de Saint-Martin et Saint-Barthélémy. En février dernier, la Fédération française de l'assurance (FFA) livrait un premier bilan de l'avancée des indemnisations. A l'époque, 62% des assurés avaient été indemnisés ou avaient reçu une avance sur le règlement des sinistres, selon la Fédération.
3 mois plus tard, ce chiffre est grimpé à 89% nous affirme la Fédération. « Cette proportion est la même pour Saint-Martin et Saint-Barthélémy », précise Christophe Delcamp, directeur adjoint des assurances de biens et de responsabilités de la FFA.
En revanche, seuls 51% de la charge totale de sinistre a été réglée, poursuit-on à la FFA. Une charge qui a été réévaluée depuis le bilan livré au mois de février dernier. Elle dépasse désormais les 2 milliards d'euros.
Plusieurs facteurs explique ce taux de règlement qui n'est pas jugé « satisfaisant ». En premier lieu l'inaccessibilité des lieux sinistrés dans les premières semaines qui ont suivi le passage de l'ouragan. « Les expertises ont démarré avec 3 semaines ou 1 mois de décalage », indique Christophe Delcamp. Une fois les expertises réalisées une autre problématique est apparue. Celle des artisans locaux, trop peu nombreux pour faire face à l'ampleur des dégâts. Il a fallu faire appel à des professionnels venus de Martinique et de Guadeloupe pour renforcer les effectifs. Et celle de l'approvisionnement en matériaux destinés à la reconstruction.
Un recours massif aux experts d'assurés
Deux types de dossiers, représentant une part significative de la charge de sinistres, ont en outre compliqué l'indemnisation. En premier lieu, les garanties pertes d'exploitation. La durée d'indemnisation est déterminée à la souscription. Elle peut varier de 6 à 18 mois selon le secteur d'activité retardant d'autant le règlement du sinistre.
Enfin, les sinistres impliquant les copropriétés. « Pour lancer les travaux, il faut l'accord de l'ensemble des propriétaires. Et il n'a pas toujours été évident de réunir les assemblées générales », indique le directeur adjoint des assurances de biens et de responsabilités de la FFA.
Dernier point qui a pu retarder l'indemnisation des sinistres : le recours presque systématique aux experts d'assurés. En métropole, ils interviennent dans 10 à 15% des dossiers de sinistres. Dans le cas d'Irma, ce taux grimpe à 90%, rendant la procédure plus longue.
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