PLFSS 2016 : La Mutualité demande le retrait du dispositif sur les retraités
Marisol Touraine est en passe de réaliser un sacré tour de force : rassembler toutes les familles de l'assurance... contre elle. La pilule du PLFSS 2016 a dû mal à passer et les critiques surgissent de toutes parts. Alors que le collectif des Abeilles s'apprête à passer à l'action, la Mutualité française en remet une couche en demandant le retrait pur et simple du dispositif sur les retraités.
Réuni le 15 octobre, le Conseil d'administration de la Mutualité française demande ainsi la suppression de l'article 21 qui prévoit l'organisation d'un appel d'offres pour sélectionner les contrats destinés au plus de 65 ans. "En ajoutant un nouveau dispositif spécifique, le gouvernement ne fait que segmenter davantage l’accès à la complémentaire santé. Cette nouvelle segmentation est un coup porté aux principes de solidarité et de mutualisation entre assurés. Elle porte en elle la sélection des risques et sera source de nouvelles exclusions au sein de la population des retraités elle-même", alerte la FNMF dans un communiqué.
Dans la lignée des Abeilles, la fédération met par ailleurs en garde contre la fragilisation de certains acteurs du secteur de l'assurance déjà menacés par une concurrence accrue. Si le principe d'un accès facilité à la complémentaire santé ne constitue pas le point d'achoppement, ce sont plutôt les méthodes qui interpellent la FNMF. Elle réclame plus de concertation entre le gouvernement et les acteurs de la couverture santé en France. La Mutualité fait du rapport sur la fiscalité des complémentaires un préalable à la réflexion et renvoie le chef de l'Etat à son discours prononcé lors du congrès de la Mutualité française de juin dernier.
"Aujourd’hui, les mesures qui sont annoncées dans le PLFSS répondent à une pure logique de marché sans tenir compte de la logique assurantielle et du principe de solidarité. Et qui plus est, elles vont précéder le rapport qui devait être le point de départ de cette réforme. C’est complètement incohérent !", lance Etienne Caniard.
Ce dernier estime que la baisse des primes d'assurance sera artificielle et devra à terme être rattrapée. Il propose à nouveau la mise en place d'un crédit d'impôt en fonction du niveau de revenu.
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