VIDÉO – Philippe Mixe, président de la Fnim, n'adhère pas aux engagements pris par la FFA, le CTIP et la FNMF en faveur du pouvoir d'achat des Français.
Philippe Mixe, président de la Fédération nationale indépendante des mutuelles (Fnim) réagit aux annonces faites fin 2018 par la Fédération française de l'assurance (FFA), le Centre technique des institutions de prévoyance (Ctip), et la Mutualité Française pour améliorer le pouvoir d'achat des Français. Ces organisations se sont engagées à contenir leurs tarifs en 2019, à compenser les hausses de cotisation des contrats d'entrée de gamme et à baisser les frais de gestion. De son côté, la Fnim considère que les mutuelles sont souveraines pour fixer le niveau des cotisations et de frais de gestion. Elle partage cependant avec les autres fédérations la volonté de ne pas justifier la hausse de cotisations de 2019 sous prétexte de la réforme sur le reste à charge zéro.
Les prochaines batailles de la Fnim
Lors de sa conférence de presse annuelle, Philippe Mixe est revenu sur les revendications de la fédération. "Je pense que les mutuelles n'ont pas la capacité juridique à appliquer la DDA (directive distribution assurance)", déclare son président. Il considère que le code de la mutualité et la directive en question son contradictoires. Philippe Mixe est actuellement en discussion avec l'ACPR pour demander que les mutuelles santé soient exonérées de la DDA. "J'ambitionne de mettre en place un code de bonne conduite qui permet, quand un texte de loi pose problème, de le rendre compatible avec nos besoins et nos souhaits", a-t-il avancé. Les discussions sont en cours entre la Fnim et l'ACPR, car les autres fédérations de complémentaires santé n'ont pas présenté d'opposition à la directive.
L'autre combat de la fédération de petites mutuelles concerne la future CMU-C contributive, que son président qualifie de "braquage d'État". "Les autorités nous imposent un nouveau concurrent qui s'appelle régime obligatoire". En effet, les caisses primaires d'assurance maladie pourront gérer le régime complémentaires des futurs bénéficiaires de la CMU-C contributive à partir de novembre 2019. Philippe Mixe craint une "catastrophe industrielle", car en plus de ce nouveau public, les CPAM devront gérer les étudiants et les indépendants, désormais couverts par le régime général.
Philippe Mixe et les autres familles de complémentaires santés négocient actuellement avec l'Assurance maladie le niveau de frais de gestion de la future CMU-C contributive. "Si on nous propose de gérer à 4%, nous ne pourrons pas y aller", déclare le président de la Fnim, qui réclame un taux de chargement à 10%. La Fnim demande également que la future CMU-C contributive soit exonérée de taxe de solidarité additionnelle (TSA), étant donné que les organismes complémentaires opéreront comme des simples "délégataires de gestion".
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