Présidentielle : les réformes qui auraient un impact sur l'assurance
À en croire les programmes électoraux des deux candidats finalistes à l’élection présidentielle, les cinq prochaines années seront riches en réformes. Le secteur de l’assurance est particulièrement visé par les propositions d’Emmanuel Macron et de Marine Le Pen en matière de santé, retraite, dépendance ou fiscalité.
En matière de santé, Emmanuel Macron propose d’améliorer la lisibilité des contrats de complémentaire santé en créant des « contrats type », avec des standards communs, qui devraient permettre de comparer les offres entre elles. Selon le candidat d’En Marche, la régulation du marché ainsi que le partenariat entre l’Assurance maladie et les complémentaires santé fera baisser le prix des assurances complémentaires. Cette baisse de prix lui permettrait de prendre en charge intégralement les frais des lunettes et des prothèses auditives et dentaires de tous les Français d’ici 2022.
Marine Le Pen s’oppose à la privatisation des dépenses de soins et souhaite encadrer davantage les frais de gestion des mutuelles et notamment interdire la publicité. Elle veut également supprimer la reforme sur les contrats responsables, qui, selon elle, est « une véritable aubaine pour les organismes complémentaires, subventionnés par l’argent public ».
Pour la candidate du Front National, il est nécessaire de réduire les prestations sociales pour les étrangers et de mettre en place « la priorité nationale ». Si elle devient présidente, la candidate du Front National imposera aux étrangers un délai de carence de deux ans avant d’avoir accès au système de protection sociale français.
Les deux candidats sont d’accord sur certaines suppressions. Les deux proposent d’en finir avec le Régime social des indépendants. Emmanuel Macron veut que les indépendants soient couverts par le régime général alors que Marine Le Pen veut leur donner le choix de s’affilier au régime général ou de s’affilier à une version revue et corrigée du RSI. Même combat, les deux candidats proposent de supprimer le régime spécifique de la Sécurité sociale des étudiants et de le confier à l’Assurance maladie.
Des divergences sur la retraite
Emmanuel Macron promet de ne pas toucher à l’âge légal de la retraite mais envisage de supprimer les régimes spéciaux. Son projet de retraite universelle permettrait d’aligner le public sur le privé et de regrouper les 37 régimes existants en un seul. Les règles de calcul seraient les mêmes pour tous. Malgré cette uniformisation, le candidat d’En Marche s’engage à prendre en charge la pénibilité de certains emplois.
Marine Le Pen propose d’avancer l’âge légal de départ à la retraite à 60 ans, avec l’obligation d’avoir cotisé pendant 40 ans pour percevoir une retraite à taux plein. Elle veut également rétablir la demi-part fiscale supplémentaire des veuves et veufs, réduire de 10% les trois premières tranches de l’impôt sur le revenu et « baisser immédiatement de 5% les tarifs réglementés du gaz et de l’électricité pour soulager la facture énergétique des plus modestes ».
La fiscalité de l’épargne
Emmanuel Macron a fait bondir le secteur de l’assurance en proposant d’alourdir la fiscalité de l’assurance vie en mettant un place un prélèvement unique de 30% sur les nouveaux versements. Devant les fortes critiques suscitées par cette proposition, Jean Arthuis, représentant d’Emmanuel Macron, a précisé que la Flat Tax ne s’appliquerait que pour les nouveaux contrats d’assurance vie dont les versements dépasseraient le plafond du PEA, soit 150.000 euros. De quoi rassurer donc les petits épargnants et donc l’électorat. Marine Le Pen promet de ne pas toucher à la fiscalité de l’assurance vie.
Concernant le prélèvement à la source de l'impôt sur le revenu, la candidate du Front National s’engage à supprimer cette reforme « afin de protéger la vie privée des Français et d’éviter une complexité administrative supplémentaire pour les entreprises ». Emmanuel Macron dit vouloir expérimenter le prélèvement à la source pendant une année à partir de 2018, avant de le généraliser à tous les Français.
La dépendance en chantier
La candidate du Front national souhaite faire de la dépendance et le handicap le 5ème risque de la Sécurité sociale. Si elle devient présidente, elle s’engage à revaloriser le minimum vieillesse (ASPA) de 20%, mais cette allocation serait réservée aux ressortissants français ou résidant en France depuis 20 ans. Marine Le Pen souhaite également mettre en place une Prime de pouvoir d’achat (PPA) de 80 euros, à destination des bas revenus et des petites retraites, financée par une contribution sociale sur les importations de 3%.
Pour sa part, Emmanuel Macron souhaite augmenter de 100 euros le minimum vieillesse et l’allocation adulte handicap (AAH) respectivement. Il envisage de renforcer la loi relative à l’adaptation de la société au vieillissement en ce qui concerne les aides au maintien à domicile, le soutien aux aidants ou encore le développement de services spécifiques en EHPAD, mais sans rentrer dans les détails. Pour les aidants, Emmanuel Macron propose de créer un droit à la formation, de mettre en place un accompagnement psychologique et d'autoriser le don de RTT entre collègues. Il envisage également de créer un service sanitaire de trois mois pour les étudiants en santé, afin qu'ils mènent des actions de prévention de la dépendance.
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