Prêts participatifs : Les assureurs attendus sur la relance

vendredi 5 mars 2021
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Ce jeudi 4 mars marquait le lancement des prêts participatifs par Bruno Le Maire. Pour le ministre, les assureurs auront un rôle clé à jouer dans le dispositif.

« 2020 a été placée sous la signe de la protection et nous continuerons aussi longtemps que ce sera nécessaire. 2021, doit être placée sous le signe de l'investissement », a déclaré Bruno Le Maire, ministre de l'Économie et des Finances, à l'occasion du lancement des prêts participatifs et des obligations relance pour une enveloppe cible de 20Mds d'euros. L'objectif de ce dispositif est d'apporter des financements de long terme assimilables à des fonds propres. Il prend deux formes. En premier lieu, des obligations relance proposées par des sociétés de gestion et remboursables en une fois à horizon 8 ans.

Le second pivot s'articule autour de prêts participatifs. Là, ce sont les banques qui sont à la manœuvre. Ces prêts bénéficient d'un différé d'amortissement de 4 ans et d'une maturité de 8 ans. Et c'est bien sur ce dispositif que les assureurs sont attendus. Car 10% des créances seront inscrits au bilan des banques. Les 90% restants seront cédés à un fonds abondé, notamment par l'assurance-vie, l'épargne-retraite ou encore l'épargne salariale. « Les assureurs auront un rôle clé à jouer dans la relance et je sais qu'ils seront au rendez-vous », a pointé Bruno Le Maire dans un discours prononcé ce 4 mars. Invitée à participer à s'exprimer après l'intervention du ministre, Florence Lustman, présidente de la Fédération française de l'assurance, a affirmé que les assureurs répondront présents, comme ils l'ont fait dans le cadre du Label Relance.

Traitement prudentiel des investissements

« Il faut toutefois rendre les PPSE (prêts participatifs avec soutien de l'Etat) compatibles avec les problématiques des banques, des assets managers et des investisseurs », a souligné la présidente de la FFA. Cette dernière a notamment évoqué la sélection des entreprises, la gouvernance du fonds entre les 3 partenaires, mais également le traitement prudentiel des ces nouveaux investissements. « Nous espérons que ces nouveaux produits bénéficiera d'une pondération équivalente au souverain français », a-t-elle indiqué.

Le secteur attend donc le décret du gouvernement et l'avis de l'ACPR sur ce point en particulier. « Le sujet que nous suivons de près est celui du rendement/risque, ajoute une source proche du dossier. En moyenne, les assureurs investissent 50Mds d'euros dans les entreprises chaque année, dont 5Mds d'euros en placements illiquides. Là, l'objectif du gouvernement est de placer 90% de 14Mds d'euros dans un fonds. Par rapport aux 5Mds annuels en moyenne c'est un sacré gap même si les assureurs sont tous prêts à faire des efforts conséquents pour participer à la relance de l'économie ».

A l'occasion de la présentation de ses résultats annuels, BNP Paribas Cardif, par la voix de son directeur général Renaud Dumora, a annoncé qu'il était prêt à mettre 1Md d'euros dans ces PPSE.

La sélection des entreprises et gouvernance, points cruciaux

Autre point d'attention, la sélection des entreprises. Ce sont les agences bancaires qui vont proposer les prêts participatifs aux entreprises. « Il est crucial que les informations sur les entreprises sélectionnées par les agences bancaires soient remontées à la gouvernance du fonds, poursuit notre source. L'étude des dossiers sera cruciale, car 8 ans, c'est assez long dans la vie d'une entreprise et il faudra également les examiner à l'aune des PGE, puisque les entreprises qui ont bénéficié d'un prêt garanti par l'Etat auront également accès au dispositif. Il faut être prudent, car je rappelle que c'est l'argent des assurés qui est en jeu ». « Les entreprises visées sont cotées avec un niveau de risque qui est plutôt bon », rappelle toutefois Renaud Dumora qui évoque un rendement de 2%.

Le gouvernement et le Trésor ont donné des gages au secteur de l'assurance sur ces différents sujets. Mais ce dernier attend toutefois le décret avant de se positionner. « Au final, ces prêts participatifs seront surtout destinés aux entreprises qui sont en bonne santé », constate un observateur.

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