RC médicale : Passe d'armes entre Beah et Sham

lundi 14 mai 2018
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Christian Tourrain, président du courtier Beah, accuse le groupe Sham de participer lui aussi à la baisse des prix dans le marché très concurrentiel de la RC médicale. Dominique Godet, directeur général de Sham, avait critiqué les pratiques tarifaires des « assureurs étrangers ».

Lors de la présentation des résultats annuels de Sham, Dominique Godet, son directeur général, avait pointé du doigt « les acteurs internationaux qui connaissent mal le marché de la RC médicale et qui n'ont rien d'autre à offrir que le prix ».

Ayant remporté plusieurs appels d'offres d'hôpitaux publics contre Sham, le courtier Beah s'est senti directement visé par ces accusations. Christian Tourrain, président de Beah, a réagi en publiant une réponse à Dominique Godet, comme le souligne La Lettre de l'Assurance.

Dans ce document que nous avons consulté, Christian Tourrain affirme que « cette nouvelle diatribe contre les assureurs étrangers » est « méprisante pour les responsables hospitaliers » et dénigrante à l'égard des organismes de contrôle d'assurance. Dominique Godet avait dit que les tarifs trop bas pourraient mettre en difficulté les équilibres techniques et la solvabilité de certains acteurs. « Cela est très grave car c’est un coup porté à la crédibilité même de l’ensemble de cette profession en instillant l’idée que les assureurs pourraient ne pas payer les sinistres », écrit C. Tourrain.

Guerre commerciale

Dans sa réponse, Beah accuse également Sham d'être incohérent car d'un côté, il critique les acteurs étrangers présents sur le marché français et de l'autre, il a de fortes ambitions en Europe, en Espagne, en Italie et en Allemagne. Beah affirme que Sham a sa part de responsabilité dans la baisse des prix, en France : « les offres de Beah ont été rejetées au motif d’un prix trop élevé par rapport à l’offre de Sham sur plus de 60 appels d’offres M.C.O. », selon le courtier.

A l'inverse, sur 3 CHU où Beah l'a remporté contre Sham, le courtier accuse Sham d'avoir exercé une pression sur les directeurs d'hôpital. La mutuelle ne les aurait vraiment pas laissé partir de bon cœur.

Beah accuse également Sham de " pratiquer des prix inférieurs à sa propre sinistralité ou au moins à celle publiée dans le cadre des appels d'offres ". Il cite l'exemple d'un établissement en Nouvelle Aquitaine, où Sham aurait présenté une offre 45% inférieure à sa propre sinistralité.Le courtier soupçonne la mutuelle de gonfler les chiffres sur la sinistralité pour « effrayer la concurrence ». Sur cet établissement, « le montant des sinistres déclarés par SHAM sur la période 2007 / 2017 est de plus de 8 139 000 € soit une moyenne annuelle de 819 000 € ; tandis que Sham a emporté le marché avec une prime annuelle HT de 426 500 € », selon Beah.

Sur un seul point, Beah et Sham sont d'accord : après sept ans de baisse des prix, ils annoncent « une inversion de la tendance baissière » et donc une augmentation des tarifs.

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