Réassurance : Covea renonce au rachat de PartnerRe

Coup de tonnerre dans l'assurance. Covea annonce renoncer au rachat du réassureur PartnerRe. Le mutualiste a tenté de renégocier le prix d'acquisition en vain.

Covéa renonce au rachat de PartnerRe. Le groupe mutualiste l'a annoncé dans un communiqué pour le moins laconique de 3 lignes et 41 mots. « Au vu des conditions actuelles sans précédent et des importantes incertitudes pesant sur les perspectives économiques mondiales, Covéa a indiqué à Exor que le contexte ne permet pas de réaliser le projet d’acquisition de Partner Re selon les termes initialement envisagés ».

C'est donc un nouvel échec pour le groupe dirigé par Thierry Derez. Ce dernier avait en effet tenté de mettre la main sur Scor en 2018. Une tentative avortée qui se soldera par une passe d'armes judiciaire entre les dirigeants du réassureur français et de la Sgam.

Dans le cas de PartnerRe, Covea aurait tenté de renégocier le prix d'acquisition établi à 9Mds de dollars dans le protocole d'accord signé par les 2 parties le 3 mars dernier. « En tentant de renégocier les termes convenus de l'accord, Covéa n'a jamais suggéré l'existence d'un changement défavorable important, y compris le risque de pandémie, ou de toute autre question (...) qui expliquerait son refus d'honorer ses engagements en vertu du protocole d'entente », écrit ainsi Exor, maison-mère de PartnerRe dans un communiqué.

« Le Conseil a pris note des perspectives positives pour PartnerRe, qui jouit de l'un des ratios de capital et de liquidité les plus élevés du secteur mondial de la réassurance et ne devrait pas être affecté de manière significative par l'épidémie de Covid-19. Le conseil a donc réitéré sa ferme conviction qu'une vente de PartnerRe à des conditions inférieures à celles établies dans le protocole d'entente ne reflète pas la valeur de la société », conclut Exor.

Le rachat de PartnerRe devait donner une dimension internationale au groupe Covéa qui réalise la majeure partie de son activité sur l'assurance de biens et de responsabilité en France. « Nous souhaitons occuper l’ensemble de la chaîne de protection. Cette chaîne s’étend de l’assurance primaire jusqu’à la protection contre les grands risques, comme les catastrophes naturelles et le risque qui va progressivement prendre de l’ampleur, à savoir le cyber », déclarait Thierry Derez dans nos colonnes au lendemain de la signature du protocole d'accord avec Exor.