Verspieren estime que la réforme des retraites aura un surcoût de 3% sur les régimes prévoyance et de 2,7% sur les régimes santé d'ici 2030.

La réforme des retraites prévoit de reculer l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans. Son entrée en vigueur intervient le 1er septembre prochain mais l’âge de départ sera reporté progressivement pendant les 8 prochaines années jusqu’à atteindre 64 ans en 2030.

Les organismes complémentaires s’attendent à une augmentation des prestations des régimes de protection sociale collectifs en raison du vieillissement de la masse salariale. Les assurés vont en effet rester deux années supplémentaires couverts par leur contrat santé et prévoyance d’entreprise. Lors de la précédente réforme des retraites de 2010, dite réforme Sarkozy, l’âge légal de départ est passé de 60 et 62 ans, entraînant ainsi un surcoût de 15 à 20% sur les régimes complémentaires de santé et prévoyance.

L’impact de la réforme des retraites de 2023 sera moindre, selon le courtier Verspieren, qui a mené une étude actuarielle sur le sujet. En effet, les personnes en invalidité ne seront pas concernées. « L’âge de départ est maintenu à 62 ans pour les personnes en invalidité. La hausse des arrêts de travail pris en charge sera donc limitée et cela atténue nos projections en matière d’impact pour la prévoyance », indique Ludivine Baudelle, directrice du marché entreprises chez Verspieren.

Des impacts sur le décès et l'incapacité

Le courtier gestionnaire anticipe un impact global de 10% sur les prestations prévoyance d’ici 2030, en raison de l’évolution générale de l’absentéisme et du vieillissement de la population. Sur cette augmentation de 10%, environ 3% seraient imputables à la réforme des retraites, d'après Verspieren. Soit une augmentation annuelle de 0,36% par an sur 8 ans, notamment sur les risques décès et incapacité. Sur les arrêts de travail, les impacts fluctuent en fonction de la franchise prévue dans le contrat et du type de population couverte (cadres ou non-cadres).

En santé, les deux années supplémentaires vont également alourdir les régimes santé. Les salariés soixantenaires sont en effet plus consommateurs de soins que les jeunes salariés. Verspieren projette une évolution des prestations de 2,70% sur 8 ans, soit une hausse de 0,34% par an.

D'autres surcoûts en plus

« Pendant les prochaines années, les organismes complémentaires vont devoir anticiper cette évolution des prestations liée à la réforme des retraites. Le renouvellement de 2024 risque par ailleurs d’être complexe puisque les entreprises souhaitent contenir les budgets dans un contexte économique tendu, sans pénaliser la qualité de la couverture. Les assureurs, de leur côté, doivent notamment faire face à la hausse des dépenses de santé, aux impacts du 100% santé et aux nouveaux transferts de charges en provenance de la Sécurité sociale. Ainsi, sur les soins dentaires, l’augmentation de dix points du ticket modérateur à compter du 1er octobre prochain aura un impact considérable.

En année pleine, le transfert des dépenses de soins dentaires de l’assurance maladie vers les organismes complémentaires représente une augmentation des prestations de 23% sur le poste soins dentaires. Sur l’intégralité des prestations santé, ce transfert de charges se traduit par une augmentation de 0,66% des remboursements », explique Ludivine Baudelle.