Avec la rentrée recommencent les négociations sur les contrats collectifs.
« En 2016, nous ne sommes plus du tout dans le même marché qu’en 2015, tant au niveau de la souscription que de la renégociation. D’abord, les entreprises concernées par l’ANI sont désormais globalement équipées, alors que ce n’était pas le cas au 1er janvier dernier. Ensuite, du côté des moyennes et grandes entreprises, le marché de la renégociation est pour l’instant assez calme », indique Yanick Philippon, directeur des assurances collectives chez Generali. Selon lui, « les grands comptes qui ne sont pas passés au cadre responsable fin 2015 ont choisi de jouer au maximum sur la période transitoire, et ne remettront donc leurs contrats à plat qu’en 2017 ».
En santé, moins de consultations de la part des entreprises, et des prix qui devraient rester stables. « S'il n'y a pas encore d'effet sensible du contrat responsable sur les dépenses de santé, la croissance reste très modérée comme c'était le cas en 2015. Les assureurs tablent sur une hausse des tarifs de l'ordre de 2 à 2,5%, mais cela sera difficile à faire accepter, au moins par les grands comptes », explique Julien Vignoli, directeur général délégué de Gras Savoye.
« Il ne devrait y avoir que des majorations modérées. A l’inverse, la prévoyance devrait donner lieu à des majorations tarifaires assez générales, principalement sous l’effet de la forte baisse des taux d’intérêt », précise Yanick Philippon.
En prévoyance, les cotisations ne sont pas au niveau attendu
C’est en prévoyance que se profilent les sujets de négociation, voire de discorde entre entreprises et assureurs. La baisse continue des taux d’intérêt pèse de plus en plus sur les comptes, et une dérive des arrêts de travail serait constatée par certains, alors que les cotisations ne sont pas au niveau attendu.
« Le départ en retraite des Baby boomers et leur remplacement par de plus jeunes générations moins bien rémunérées a un effet imprévu : à effectif constant, les cotisations, souvent assises sur le salaire, comme c’est le cas en prévoyance surtout, s’érodent », explique Julien Vignoli.
Fini l’âge d’or où les résultats de la prévoyance permettaient souvent aux assureurs de compenser des comptes déficitaires en santé. La prévoyance n’est plus un segment aussi rentable qu’avant, et les entreprises sont en plus demandeuses de prestations qui vont bien au-delà de l’assurance, constate Julien Vignoli : « pour améliorer leur compte de résultat en prévoyance, les entreprises demandent de plus en plus aux courtiers et aux assureurs un suivi et un reporting plus précis des arrêts maladie ou de proposer des services pour l'aide au retour à l'emploi. Reste à trouver un modèle économique pour financer ces services ».
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