Reportage : Les assurances liées à l'art, entre secret et nouveautés

jeudi 24 octobre 2013
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Les assurances liées à l'art sont rentables mais restent une niche secrète, que de nouvelles tendances pourraient (légèrement) bousculer.

La Foire internationale d'art contemporain ouvre ses portes au public pour son édition 2013 le 24 octobre. Pour sa 40ème édition, le rendez-vous de l'art contemporain à Paris investit comme à son habitude le Grand Palais, mais se délocalise également "Hors les Murs", aux Tuileries mais également au Jardin des Plantes et aux Berges de Seine notamment.

Pour le marché de l'assurance de l'art, la Fiac est importante. Hiscox est partenaire de l'exposition qui regroupe 184 galeries dans le seul Grand Palais. En tant que foire internationale c'est également un rendez-vous d'achat d'art et donc de rencontres entre galeristes et collectionneurs. Ne manquent que les musées pour parfaire le tableau d'un marché de l'assurance concentré entre ces différents acteurs.

Le côté monumental des œuvres exposées, certaines de renom international, ajoute un cachet indéniable à l'événement. Si l'organisateur est assuré en RC et en partie pour le matériel utilisé, les galeries sont elles assurées directement pour les œuvres exposées. "Les assurances des œuvres d'art sont des assurances tous risques, bâties sur mesure" explique Philippe Bouchet, souscripteur et délégué artistique chez Axa Art. "Par exemple, un tableau qui tombe seul est indemnisé". Une façon de travailler forcément particulière pour ce marché de niche qui concerne des entreprises (les galeries), des institutions (les musées) et des particuliers. "Notre premier concurrent, c'est finalement la non-assurance" poursuit Philippe Bouchet. "Les particuliers collectionnent des objets parfois sans se rendre compte de la valeur cumulée de la collection". Et cette cible est assurée entre 15 et 20% de ce qu'elle représente. Un marché à conquérir pour des assureurs qui disposent de capacités dans un marché où le ratio combiné est jalousement gardé, mais n'a pas franchi la barre des 100 depuis très longtemps.

Sinistres d'intensité... mais rares

"Nous n'avons pas eu à déplorer de gros sinistres ces deux dernières années. C'est plutôt dans le domaine du transport qu'il peut y avoir des sinistres et c'est là qu'il convient d'être accompagné", révèle Philippe Bouchet. "L'assurance des œuvres d'art est une niche rentable dans la mesure ou l'on sait se spécialiser et où l'on a l'expérience pour le faire", détaille Jean-Baptiste Costa de Beauregard, Expert marché Fina Art chez Hiscox France. "La spécificité de ce marché est que ce sont surtout des sinistres d'intensité, avec des montants importants en jeu. Il faut pouvoir régler ce montant et accompagner la gestion du sinistre avec des spécialistes." Ce besoin de technicité restreint forcément le marché à quelques opérateurs dont Axa Art, Hiscox, Albingia pour sa connaissance des risques transports, ou encore XL Insurance. Le marché des Lloyd's sont également présents sur ce créneau ou la concurrence fait rage. Le retrait de Generali a bénéficié à Hiscox qui a repris les activités de l'assureur italien. Hiscox, présent depuis 20 ans en France sur ce segment, réalise un peu plus de la moitié de son chiffre d'affaires France sur l'art et la clientèle privée.

Les assurances d’œuvres d'art sont en très grande majorité intermédiées. Dans le cas d'Axa Art, le réseau d'agents généraux est un apporteur d'affaires, mais ce sont les courtiers qui viennent souvent trouver les assureurs. Hiscox a toutefois décidé de nouer des partenariats avec des banques privées ou des CGPI pour toucher une clientèle fortunée tentée par l'art. Enfin, et c'est à découvrir dans le reportage, le marché évolue. Les œuvres monumentales de l'art contemporain ainsi que la naissance de galeries sur Internet, apportent de nouvelles possibilité au marché d'innover. La vente d'art en ligne pourrait exploser ces prochaines années, selon une étude mondiale d'Hiscox. Dès lors, les garanties pourraient évoluer, mais rien de vraiment nouveau pour des assureurs habitués à couvrir lieux de stockage et transport. La nouveauté pourrait plutôt être dans les garanties apportées à l'acheteur, plus facilement capté par ce biais que lors des ventes traditionnelles.

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