Réseaux sociaux : Pourquoi les patrons d’assurance viennent-ils sur Twitter ?
De plus en plus de dirigeants de grandes compagnies d’assurance en France font leur apparition sur Twitter. Entre opinions personnelles, promotion de la compagnie ou simple présence stratégique, si les hautes sphères de l’assurance gazouillent en 140 signes, c’est aussi pour montrer que leur virage digital est amorcé.
(Cet article engage son auteur, qui n'a pas référencé l'intégralité des comptes des dirigeants du secteur, et encore moins les comptes anonymes)
A la question, "vous n’êtes toujours pas sur Twitter ?!", la réponse fût lourde de sens. "C’est vrai, il faudrait vraiment que je m’y mette" me glisse lors d’un déjeuner un dirigeant du secteur. Visiblement dépassé par l’outil (dans sa forme comme dans son fond) j’ai compris que pour lui, il s’agissait pourtant d’un passage obligé pour tenir la dragée haute à ses petits camarades, directeurs généraux concurrents.
"Aujourd’hui pour un patron, il y a deux raisons de venir sur Twitter : la mauvaise raison serait d’ouvrir un compte par effet de mode, la bonne raison serait de comprendre que c’est désormais le 1er canal d’influence devant Facebook ou LinkedIn", explique @franckperrier, fondateur et dirigeant d’Idaos, agence spécialisée en stratégie digitale et médias sociaux.
Certains patrons du secteur ont donc appréhendé Twitter avec une aisance déconcertante. Depuis l’été dernier, on n’arrête plus @JacquesRichier, le DG d’Allianz France dont la ligne éditoriale se partage entre sport, événements organisés par son enseigne, et questions d’économie. Sous l’œil bienveillant mais impuissant des responsables communication de l’enseigne, il confiait il y a quelques jours au détour d’un cocktail que "c’est un outil formidable". @Eric_R_Lombard, directeur général de Generali en France a lui aussi le tweet bien pendu. Depuis 6 mois, il donne son avis sur l’actualité du secteur, interagit bien volontiers avec ses followers, le tout sans oublier de faire la promotion des différentes activités de sa compagnie.
"Lorsqu’un patron tweete, c’est aussi une vitrine pour l’entreprise", ajoute Franck Perrier. "Il peut avoir de l’influence sur des cibles bien précises, comme les journalistes par exemple, et il peut avoir une prise directe avec le terrain en tenant des propos non filtrés".
Autre dirigeant du secteur très visible sur le réseau social, @EtienneCaniard. A première vue, le président de la Mutualité Française est très actif sur le réseau, mais il se dit que ce n’est pas vraiment lui qui gazouille (entendez "tout le monde sait que c’est la com' qui tweete") contrairement à son délégué général @jmcsolal. De son côté, @JeanGranier, membre du Comité de Direction du Groupe Axa en charge des activités d'assurances Dommages de l’assureur, partage en ligne sa passion pour l’ovalie et les actions de son enseigne à travers le monde et @Joa_Pinheiro, DG de la Maaf, n’en est qu’à ses débuts, prometteurs…
#Risques et #Courtage
Les dirigeants des grands courtiers en assurances français ne sont évidemment pas en reste sur Twitter, @brunorousset en tête. En effet, le fondateur et PDG d’April est l’un des patrons plus actifs du secteur sur le réseau social, mais il n’y parle presque jamais assurance et se focalise sur les questions entrepreneuriales. De leur côté, @sollyazar4, @pademalleray, @EricMaumy, ou encore @jeanmarieguian sont loin derrière, peut-être parce que la pratique est encore considérée comme risquée dans le scop assurantiel.
"Comme tout nouveau média il y a toujours un risque, mais le plus risqué c’est aujourd’hui de ne pas y être. Évidement, je ne suis pas sûr que pour le N°1 d’une grande compagnie, le fait d’avoir un compte Twitter actif soit considéré comme une priorité pour ses investisseurs", explique Franck Perrier. "Il y a évidemment des enjeux d’influence et il faut de la maturité pour utiliser correctement ce canal".
#Absents
Comme pour tous nouveaux moyens de communication, il y a les grands absents, et notamment chez les assureurs mutualistes. Ainsi, aucun dirigeant de la Maif, de la Macif ou encore de Groupama ne sont sur Twitter, à moins qu’ils ne se cachent derrière des comptes non-officiels. Pas un responsable du Gema ni de la FFSA non plus. Ah si, @BernardSpitz le président de la fédération a bien un compte, mais il est inactif .
On regrettera aussi l’absence de Nicolas Moreau, le DG d’Axa France, qui a dû se laisser convaincre par son service communication, très actif sur la prévention des risques liés aux réseaux sociaux, qu’avoir un compte siglé "Oiseau Bleu" peut nuire à sa e-réputaion. Si vous cherchez Daniel Havis sur Twitter, vous en trouverez plusieurs sans que ce soit le vrai PDG de la Matmut. Enfin, au détour d’une recherche, vous aurez également une chance de tomber sur le bancassureur @JP_Chifflet, DG de Crédit Agricole.
"Aujourd’hui pour être efficace sur Twitter, un patron doit incarner son compte, le rendre plus humain et avoir une ligne éditoriale bien précise et assumée", lance Franck Perrier. "Si je devais donner un note, je mettrai un 6/10 à Jacques Richier et Eric Lombard pour les encourager à continuer dans cette voie", conclut-il.
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