Reste à charge zéro : Le point de vue des opticiens

vendredi 9 février 2018
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Le Rassemblement des Opticiens de France (ROF) a livré ses propositions pour parvenir à une offre sans reste à charge sur les lunettes. Il propose notamment de créer deux offres sans reste à charge : un panier de soins standard à 100 euros pour des verres simples qui s'adresserait aux assurés "mal couverts" et une offre personnalisée qui s'adapterait aux garanties de l'assuré.

Le syndicat d’opticiens ROF propose de classer les français en fonction du niveau de couverture de leur complémentaire santé. Ainsi, une offre « standard » de qualité à 100 euros pour des verres simples ou 200 euros pour des verres complexes s'adresserait en priorité aux 7,5 millions de personnes « mal couvertes » (CMU-C, garantie au ticket modérateur, ACS, plancher du contrat responsable), à savoir environ 7,5 millions de personnes. Les autres pourraient bénéficier d’une offre « personnalisée » à hauteur de leurs garanties.

Les assurés auraient le choix entre le panier de soins standard, l'offre personnalisé ou bien une offre avec reste à charge. Les assurés se verraient proposer au moins une offre sans reste à charge dans chaque devis.

Différences avec les réseaux de soins

Le syndicat s’oppose aux réseaux de soins mis en place par les complémentaires santé et suggère que ces offres « soient disponibles dans tous les magasins d’optique », sans distinction.

La proposition des opticiens est très différente de celle formulée par cinq réseaux de soins et selon laquelle les lunettes sans reste à charge auraient un prix de 50 euros pour une correction simple. "L'offre à 50 euros des réseaux de soins ne correspond pas aux critères de qualité demandés par la ministre", déclare André Balbi, président du ROF, pour qui "les offres sans reste à charge à 50 euros qui existent sur le marché ne fonctionnent pas car elles n'ont pas la qualité suffisante et ne répondent pas aux attentes des Français".

Le panier de soins à 50 euros n'aurait pas les mêmes caractéristiques techniques que l'offre à 100 euros des opticiens, qui intègre un traitement anti-rayures et un aminci si nécessaire.

Pour les opticiens, le panier standard s'aligne avec le niveau effectif de prise en charge des complémentaires santé. "La totalité des contrats collectifs et 90% des contrats individuels prennent en charge au moins 100 euros sur les lunettes. Les 10% restants prennent en charge au moins 95 euros", indique-t-il en citant les chiffres de 2014 de l'Observatoire des prix en optique.

Le syndicat demande également de supprimer le remboursement différencié et de généraliser le tiers payant afin d’éviter les avances de frais, qui constituent un frein à l’accès aux soins. Le syndicat demande la mise en place "d'un seul outil de communication avec l'ensemble des OCAM, comme cela a été fait avec le régime obligatoire". Aujourd'hui, il existe 605 régimes complémentaires différents et presque autant de systèmes de communication", explique-t-il.

« Ceux qui auront du reste à charge l'auront choisi", a déclaré à l'AFP André Balbi, président du ROF, affirmant que ce projet ne nécessite "pas de ressource nouvelle pour les complémentaires", donc pas d'augmentation de leurs tarifs.

En revanche, il affirme que l’offre standard à 100 ou 200 euros « semble difficile sans TVA réduite ». En effet, la profession, mais également la Mutualité française, demandent une réduction de la TVA de 20% à 5,5% pour les verres médicaux.

Avec agences

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