La Mutuelle générale de l'éducation nationale (MGEN) a présenté des comptes en demi-teinte pour l'année 2009. Avec un chiffre d'affaires de 1,8Md mais un déficit de 39,6M d'euros – un résultat un peu meilleur que le déficit de 44,8 millions d'euros de 2008 - la première mutuelle santé française trouve plusieurs raisons à ce résultat. La MGEN s'est livrée à un véritable exercice de communication lors de la conférence de presse des résultats 2009, pour expliquer que, même si la mutuelle est déficitaire, elle reste solide et saine. "Le résultat déficitaire n'enlève rien à la solvabilité et la solidité de la mutuelle" a ainsi expliqué Thierry Beaudet. Le déficit (équivalent d'une perte pour une entreprise classique) n'est « que » de 39,6 millions d'euros, alors que la mutuelle encaisse près de 1,65Md d'euros de cotisations.
L'explication qu'a voulu donner Thierry Beaudet, président de la MGEN, est le poids croissant de la « taxe » CMU, cette imposition sur le chiffre d'affaires des complémentaires santé qui sert à financer le dispositif CMU-C et qui cause le déficit. Le calcul est simple selon la mutuelle : « En 2009, l'impact pour le groupe MGEN a été de 43,6M d'euros » à rappeler Fabrice Henry, trésorier général de la MGEN mais également président de l'Unocam, l'union des organismes d'assurance maladie complémentaire. Au regard des 39,6M d'euros de déficit, il semblerait donc que la mutuelle aurait pu, sans cette taxe, retrouver un excédent de quelques millions d'euros...
Mais la MGEN a également fait le choix, pendant près de six ans, de ne pas augmenter ses cotisations, creusant ainsi dans ses fonds propres pour financer les améliorations de prestation notamment. A cela s'ajoute la volonté de reprendre à leur compte la gestion du risque Prévoyance, invalidité, décès, autrefois porté par CNP Assurances. Pour 2009, les réserves sur cette branche se sont élevées à plus de 100M d'euros.
De fait, les fonds propres de la mutuelle baissent également. Le ratio de solvabilité s'établit à 520% contre près de 650% en 2008 et la couverture chute de 27 points à 197%. Et la tendance ne devrait pas se ralentir, la mutuelle ayant prévu de passer sous la barre des 500% de ratio de solvabilité en 2010.
En réalité, la MGEN mène une politique offensive en matière d'offre globale « inscrite dans nos gènes » à rappelé Thierry Beaudet, qui reste sa façon de faire. Depuis janvier 2010, elle propose une assurance dépendance en inclusion dans tous ses contrats. La reprise du risques Prévoyance – Invalidité – Décès, ainsi que la volonté d'améliorer encore les prestations destinées aux adhérents, l'oblige à piocher dans ses fonds. Malgré tout, le taux de redistribution, supérieur à 95% cette année, sera également peu à peu diminué pour atteindre 92 à 93% dans l'avenir.
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