L'assureur américain AIG est repassé dans le vert au troisième trimestre mais a dégagé un bénéfice inférieur aux attentes, en raison de la chute de la livre britannique suite au Brexit et d'une espérance de vie plus longue que prévu des accidentés.
Le résultat net est ressorti à 462 millions de dollars entre juillet et septembre, ce qui se traduit par un bénéfice par action ajusté, référence en Amérique du nord, de 1 dollar contre 1,21 dollar escompté en moyenne par les analystes, a annoncé le groupe new-yorkais. Il avait essuyé une perte nette de 231 millions de dollars au troisième trimestre 2015. AIG explique qu'il aurait pu dépasser les attentes s'il n'avait pas eu à inscrire dans ses comptes des charges d'un montant de 526 millions de dollars, liées à des investissements qui ont perdu de la valeur à cause de la dépréciation de la livre sterling alimentée par le référendum sur la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne (Brexit) le 23 juin dernier.
Le groupe a aussi dû assumer une charge de 622 millions de dollars, somme versée à des assurés victimes d'accidents dont l'espérance de vie est plus longue que ne l'avait estimé au départ AIG.
L'action dévisse de plus de 3%
AIG va verser 3 milliards de dollars supplémentaires à ses actionnaires, portant son programme de rachat d'actions à 8,5 milliards de dollars depuis février. Le groupe est sous la pression des financiers activistes Carl Icahn et John Paulson, qui lui demandent de se scinder en trois entités indépendantes afin de dégager de la valeur aux actionnaires. Opposé à cette idée, le PDG Peter Hancock a entrepris une vaste restructuration visant à céder des actifs jugés non stratégiques, à réduire les coûts et à verser de gros dividendes aux actionnaires.
L'assureur, dont l'argent confié aux fonds d'investissement rapporte peu en raison de taux d'intérêt bas, a réduit ses dépenses de 20,1% au troisième trimestre comparé à la même période un an plus tôt. Il a vendu en août pour 3,4 milliards de dollars sa branche d'assurance hypothécaire, cédé en septembre pour 1,1 milliard sa participation dans un fonds assurant des émetteurs d'obligations dans l'assurance des biens et la réassurance.
Outre l'environnement macroéconomique, AIG a été rattrapé par le coût des catastrophes naturelles en pleine saison des ouragans aux Etats-Unis. S'il ne donne pas l'estimation des pertes liées à l'ouragan Matthew ayant touché le sud-est des Etats-Unis en octobre, le groupe indique que la facture des indemnisations de ses clients s'élève à 253 millions de dollars au troisième trimestre, contre 88 millions de dollars un an plus tôt. Le ratio des frais de gestion et des coûts des sinistres sur le total des primes encaissées a augmenté de 3% sur un an, à 105,3%. Autrement dit, AIG a plus indemnisé qu'il n'a encaissé de primes.
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